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Gaza : Tsahal revendique progresser, un nouveau camp de réfugiés bombardé

L'armée israélienne a continué le 5 novembre à progresser au prix de combats acharnés dans la bande de Gaza assiégée, où des frappes ont fait des dizaines de morts la veille dans des camps de réfugiés, selon le Hamas, malgré les appels à une trêve et le désespoir des civils palestiniens.

Tsahal a indiqué le 5 novembre avoir frappé 2 500 cibles depuis le début des opérations au sol, le 27 octobre au soir, dans la bande de Gaza. Durant la nuit, des frappes ont visé «un complexe du Hamas abritant un centre de commandement et des postes d'observation», a ajouté Tsahal, tandis que les soldats israéliens «continuent à éliminer des terroristes lors de combats rapprochés».

L'armée israélienne a de surcroît annoncé avoir «intensifié» ses opérations après avoir encerclé le 2 novembre la ville de Gaza, dans le nord du territoire, afin d'y détruire le «centre» du Hamas. Dans le nord de la bande de Gaza, un drapeau israélien bleu et blanc flottait le 5 novembre sur un bâtiment détruit, au milieu d'un champ de ruines, selon des images de l'AFP tournées depuis la ville israélienne de Sdérot.

L'Etat hébreu a une nouvelle fois dispersé dans le ciel du territoire palestinien des messages appelant la population à évacuer vers le sud pour se protéger des combats. Néanmoins, le ministère de la Santé du Hamas a affirmé qu'un bombardement avait fait 45 morts, en majorité des femmes et des enfants, dans le camp de réfugiés de Maghazi (centre).

Un journaliste de l'agence turque Anadolu a déclaré à l'AFP que sa maison s'était partiellement effondrée lorsqu'une frappe aérienne avait touché l'habitation de ses voisins dans ce camp, faisant de nombreuses victimes, dont deux de ses enfants.

«Les bombes tombaient»

Une autre frappe a fait 15 morts le 4 novembre, d'après le Hamas, dans une école de l'ONU où s'abritaient des déplacés, dans le camp de réfugiés de Jabaliya (nord). Ce camp, le plus grand de la bande de Gaza, a été frappé plusieurs fois ces derniers jours, tout comme plusieurs autres écoles transformées en refuges.

«Les bombes tombaient sur nous, les gens étaient coupés en morceaux, ils sont tous morts ou blessés, nous voulons une trêve, s'il vous plaît, nous sommes épuisés», a imploré Sajda Maarouf, réfugiée dans une école.

Au moins 29 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l'opération terrestre, d'après l'armée, et le ministre de la Défense Yoav Gallant a fait état de «combats difficiles», jurant de «trouver» et «d'éliminer» Yahya Sinouar, le chef du Hamas dans la bande de Gaza.

Depuis cette date, 9 488 personnes, essentiellement des civils dont 3 900 enfants, ont été tuées par les bombardements israéliens dans la bande de Gaza, selon le Hamas. En Israël au moins 1 400 personnes sont mortes selon les autorités, en majorité des civils tués le 7 octobre lors de l'attaque du Hamas. Le Hamas détient en outre 241 otages, selon l'armée.

En quatre semaines, les bombardements israéliens ont provoqué d'immenses destructions à Gaza et entraîné, selon l'ONU, le déplacement d'1,5 million de personnes. Israël a placé depuis le 9 octobre ce territoire pauvre, très densément peuplé, de 362 kilomètres carrés en état de «siège complet», coupant les livraisons en eau, en électricité et en nourriture. La bande de Gaza était déjà soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007. 

Encore 400 000 personnes dans le nord de Gaza

D'après un responsable américain, 350 000 à 400 000 personnes se trouveraient encore dans le nord du territoire, où se concentre l'essentiel des combats. Mais les bombardements israéliens n'épargnent pas non plus le sud, où sont massées des centaines de milliers de personnes près de la frontière avec l'Egypte.

Cette frontière, à Rafah, s'est ouverte partiellement depuis le 21 octobre pour laisser transiter des convois humanitaires. Au total, 450 camions avaient traversé la frontière samedi, selon l'ONU, qui réclame une aide plus massive.

Plusieurs centaines de blessés, d'étrangers et de binationaux ont pu quitter Gaza vers l'Egypte depuis le 1er novembre via Rafah également, mais le gouvernement du Hamas a décidé de suspendre le 4 novembre ces évacuations en raison du refus d'Israël de laisser partir d'autres blessés palestiniens.

Les tensions sont très vives aussi dans le nord d'Israël, à la frontière avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le mouvement pro-iranien Hezbollah, allié du Hamas. Depuis le 7 octobre, 72 personnes ont péri du côté libanais, selon un décompte de l'AFP, dont 54 combattants du Hezbollah. Six soldats et un civil ont été tués du côté israélien.

La guerre a aussi exacerbé les violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, selon l'Autorité palestinienne.

Le 5 novembre, trois Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes dans deux villes en Cisjordanie occupée, selon le ministère palestinien de la Santé.