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Cessez-le-feu contre «pauses humanitaires» à Gaza : les ministres arabes s'opposent à Blinken

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a de nouveau plaidé le 4 novembre à Amman en faveur de «pauses humanitaires» dans le conflit entre Israël et le Hamas, s'opposant au cessez-le-feu réclamé avec force par les pays arabes.

«Les Etats-Unis estiment que tous ces efforts seront facilités par ces pauses humanitaires», a déclaré le secrétaire d’Etat Antony Blinken lors d'une conférence de presse en parlant des efforts pour épargner les civils palestiniens pris au piège de la guerre et accélérer l'envoi d'aide dans la bande de Gaza assiégée.

Il s'exprimait aux côtés de ses homologues égyptien et jordanien à l'issue d'une réunion ministérielle à Amman avec cinq pays arabes, et avant de se rendre en soirée au palais pour s'entretenir avec le roi Abdallah II de Jordanie.

Outre la Jordanie et les Etats-Unis, l'Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis et l'Egypte y ont participé, ainsi qu'un représentant de l'Autorité palestinienne.

Le monde arabe parle d’«une seule voix»

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Al-Safadi, a souligné que le monde arabe parlait d’«une seule voix» pour mettre fin à la guerre à Gaza. Il a dénoncé les «crimes de guerre» d'Israël, qui «vont hanter des générations», tandis que son homologue égyptien, Sameh Choukri, a exigé un «cessez-le-feu immédiat et sans conditions».

Cependant le chef de la diplomatie américaine, dont le pays est le premier soutien à la fois politique et militaire d'Israël, a réitéré la ferme opposition des Etats-Unis à un cessez-le-feu.

«Nous pensons qu'un cessez-le-feu ne fera que maintenir en place le Hamas», a-t-il dit devant ses homologues, témoignant du schisme dans les perceptions du conflit entre les Etats-Unis et Israël d'un côté et les pays arabes de l'autre.

Il a répété que face à «l'horreur» de l'attaque du Hamas le 7 octobre, Israël avait «le droit et l'obligation de se défendre». Blinken n'en a pas moins exigé, comme il l'avait fait la veille à Tel-Aviv, que les dirigeants israéliens prennent «toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils palestiniens». 

«Nous n'acceptons pas la notion d'auto-défense», a souligné pour sa part le ministre jordanien.

Depuis le 7 octobre, au moins 1 400 personnes sont mortes en Israël, selon les autorités israéliennes, en majorité des civils tués le jour même de l'attaque d'une ampleur sans précédent perpétrée par le Hamas. En représailles, l'Etat hébreu a déclaré une guerre pour «anéantir» le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza, sous contrôle du mouvement islamiste. Ces frappes ont tué près de 9 500 personnes dont 3 900 enfants, selon un dernier bilan du gouvernement du Hamas.