Dans la soirée du 19 octobre, les forces israéliennes ont ciblé un parking à proximité de la plus vieille église de la bande de Gaza. L'édifice grec-orthodoxe de Saint-Porphyre a été gravement endommagé.
Le raid de Tsahal a fait au moins 16 victimes et des dizaines d'autres blessées, dont de nombreux enfants, a indiqué le ministère palestinien de la Santé.
Le patriarcat de Jérusalem a condamné les «frappes aériennes israéliennes qui ont frappé son église dans la ville de Gaza», précisant que cela «constitue un crime de guerre qui ne peut être ignoré». Le communiqué insiste sur le fait que l'église «a le devoir moral de fournir assistance, soutien et refuge à ceux qui en ont besoin».
De son côté, l'armée israélienne reconnaît le 20 octobre avoir mené des frappes non loin de l'église gazaouie. «Plus tôt jeudi, des avions de combat des forces de défense d’Israël (IDF) ont attaqué le centre de commandement et de contrôle d’un terroriste du Hamas impliqué dans des tirs de roquettes et de mortiers vers Israël», a indiqué un porte-parole de l’armée interrogé par l’AFP. «Ce centre servait à mener des attaques contre Israël et abritait une infrastructure terroriste appartenant à l’organisation terroriste du Hamas», a-t-il insisté, reconnaissant que «le mur d’une église a été endommagé».
Près de 1 000 chrétiens résident encore à Gaza
Le Comité présidentiel suprême pour le suivi des affaires ecclésiastiques en Palestine a indiqué que plus de «500 citoyens palestiniens, musulmans et chrétiens» avaient trouvé refuge dans l'enceinte de l'église. Le président de l'organisme Ramzi Khoury a d'ailleurs fustigé Israël, martelant que l'Etat hébreu «mettait en œuvre un plan génocidaire contre notre peuple palestinien dans la bande de Gaza», rapporte le média Wafa.
Saint-Porphyre est l'une des trois églises de l'enclave gazaouie, mais surtout la plus ancienne. Elle est située dans la vielle ville de Gaza et abrite les reliques de l'ermite du Ve siècle. Elle a été construite à l'époque des croisés au XIIe siècle. La communauté chrétienne de la province ne cesse de diminuer : aujourd'hui, un millier de chrétiens résident encore sur place, selon Vatican News.