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L'armée israélienne exige l'évacuation de tous les civils de la ville de Gaza «vers le sud», le Hamas refuse

Benjamin Netanyahou a assuré vouloir écraser le Hamas «tout comme l'EI a été écrasé». Israël, qui refuse l'envoi d'aide à Gaza tant que le mouvement islamiste n'aura pas libéré les otages, a exigé ce 13 octobre l'évacuation des civils de Gaza vers le sud pour «sa propre sécurité». Une exigence immédiatement refusée par le Hamas.

L'armée israélienne a appelé ce 13 octobre à l'évacuation de tous les civils de la ville de Gaza de leurs maisons vers le sud, pour leur propre sécurité et leur protection, et à se déplacer vers la zone au sud du Wadi Gaza, un ruisseau situé au sud de la ville. «Vous ne serez autorisé à retourner dans la ville de Gaza que lorsqu'une autre annonce le permettant sera faite», a ajouté Tsahal.

«Notre peuple palestinien rejette la menace des dirigeants de l'occupation [israélienne] et ses appels à quitter leurs maisons et à fuir vers le sud ou l'Egypte», a rapidement rétorqué le Hamas. 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait promis la veille que le mouvement palestinien Hamas serait «écrasé» comme le groupe djihadiste Etat islamique, après avoir reçu le soutien appuyé des Etats-Unis dans ce conflit qui a déjà fait des milliers de morts.

«Tout comme l'EI a été écrasé, le Hamas sera écrasé», a affirmé Benjamin Netanyahou, laissant présager une offensive terrestre à Gaza contre le Hamas, qui a lancé le 7 octobre une attaque sanglante sur le territoire israélien, d'une ampleur sans précédent, et détient depuis 150 otages.

Environ 1 200 Israéliens, pour la plupart des civils, ont été tués dans cette offensive du Hamas, et 1 354 Palestiniens, selon les autorités locales, dont de nombreux civils, sont morts en six jours dans la bande de Gaza, où les frappes israéliennes lancées en riposte ont transformé en ruines des immeubles entiers.

Biden rapporte des atrocités non confirmées

«Nous serons toujours à vos côtés», a assuré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, après un entretien avec le Premier ministre israélien, estimant par ailleurs que les «aspirations légitimes» des Palestiniens n'étaient pas représentées par le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza.

Le président américain Joe Biden a été jusqu'à affirmer le 11 octobre avoir vu des «images» de la décapitation d'enfants israéliens lors de l'attaque du Hamas le 11 octobre, avant que la Maison Blanche n'indique au Washington Post que ces propos étaient basés sur des informations de médias et du gouvernement israéliens non confirmées.

L'offensive terrestre semble se rapprocher

Un porte-parole de l'armée israélienne a expliqué le 12 octobre que celle-ci se préparait à une «manœuvre terrestre» à Gaza, mais que rien n'avait encore été décidé. Durant la nuit, Israël a de nouveau pilonné la bande de Gaza, d'où sont parties plusieurs salves de roquettes vers le sud du pays puis vers Tel-Aviv. Le Hamas a affirmé riposter à des frappes ayant ciblé «des civils» dans deux camps de réfugiés de la bande de Gaza.

Des correspondants de l'AFP ont été témoins de dizaines de frappes aériennes en direction du camp d'Al-Shati et dans le nord de Gaza. Grand allié d'Israël, le président américain Joe Biden avait toutefois demandé au pays de respecter «le droit de la guerre» dans sa riposte, alors que Washington lui a déjà fourni une aide militaire supplémentaire.

«Vous êtes peut-être assez forts pour vous défendre seuls, mais tant que les Etats-Unis existeront, vous n'aurez jamais à le faire», a déclaré le 12 octobre Antony Blinken à Benjamin Netanyahou.

Gaza : 150 otages recensés par les autorités israéliennes

Le secrétaire d'Etat américain doit aussi rencontrer ce 13 octobre en Jordanie le roi Abdallah II et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Le ministre israélien de l'Energie, Israël Katz, a affirmé le 12 octobre que son pays n'autoriserait pas l'entrée de produits de première nécessité ou d'aide humanitaire à Gaza, placée en état de siège, tant que le Hamas n'aurait pas libéré les otages. «Aucun interrupteur électrique ne sera allumé, aucun robinet d'eau ne sera ouvert et aucun camion de carburant n'entrera tant que les Israéliens enlevés ne seront pas rentrés chez eux», a-t-il déclaré.

Les autorités israéliennes ont recensé 150 otages, alors que des centaines de personnes sont encore portées disparues et des corps en cours d'identification. Parmi ces otages figurent des jeunes capturés pendant un festival de musique où des combattants palestiniens ont fait irruption le 7 octobre, tuant 270 personnes d'après les autorités.

La Russie s'inquiète de l'escalade

Le président russe avait quant à lui fait part à son homologue turc, dans une conversation téléphonique le 10 octobre, de ses inquiétudes au sujet du «nombre catastrophique» de victimes civiles. Si le Kremlin a regretté l'attaque du Hamas, celui-ci prône une «approche équilibrée» en vue de la résolution du conflit, selon les termes utilisés le 11 octobre par son porte-parole Dmitri Peskov. 

Au cours d'un entretien le 10 octobre avec le Premier ministre irakien, Vladimir Poutine a par ailleurs exprimé une critique sans appel de la politique américaine sur le dossier palestinien, reprochant à Washington de «vouloir monopoliser l’actualité politique». «Malheureusement», a-t-il regretté, les Etats-Unis «ont refusé de chercher un compromis qui puisse satisfaire les deux parties [...] Les intérêts du peuple palestinien n’ont pas été respectés». Il a également insisté sur la «nécessité de mettre en œuvre les décisions du Conseil de l’ONU et l’établissement d’un Etat palestinien indépendant». Dès le 7 octobre, la Russie avait appelé «toutes les parties à cesser les combats».