«Nous avons convenu que le chiffre d'affaires commercial ne correspond pas au potentiel existant», a déclaré ce 12 octobre le président kirghize Sadyr Japarov à l'occasion de la visite de son homologue russe Vladimir Poutine. «Nous avons convenu de prendre des mesures pour l'augmenter et atteindre le niveau des échanges mutuels pouvant atteindre 5 milliards de dollars», a poursuivi le chef d’Etat.
Ces propos ont été tenus lors d’une conférence de presse conjointe avec Vladimir Poutine, en visite officielle à Bichkek, où il a notamment assisté à une réunion du Conseil des chefs d'Etat de la Communauté des Etats indépendants (CEI). La conférence a été précédée par une séance de signatures de contrats, «dont le montant dépasse 3,5 milliards de dollars», a précisé le président kirghize, qui a salué le «renforcement de la coopération stratégique et économique» entre son pays et la Russie.
La Russie, premier investisseur au Kirghizistan
«Nos échanges ont connu une augmentation de 37%» en 2022, pour atteindre 3,4 milliards de dollars, s’est félicité le président russe, ajoutant que ces échanges avaient augmenté de 18% supplémentaires au cours du premier semestre 2023. «Le taux de rouble a atteint 83% dans nos échanges bilatéraux», a également noté Vladimir Poutine, saluant ce recours aux devises nationales dans les règlements ainsi que le renforcement de la coopération entre les établissements financiers des deux pays.
Le président russe a en outre précisé que 800 sociétés russes étaient implantées dans cette ex-république soviétique. Le tout «dans des domaines aussi importants que l’énergie, l’extraction, la construction de machines-outils, le transport et l’agriculture», a précisé le président russe, déclarant que «la Russie est le plus grand investisseur dans l’économie kirghize». En marge des entreprises, «à peu près 520 millions de dollars ont été investis pour lancer les 3 000 projets d’investissement dans l’économie nationale kirghize», a ajouté Vladimir Poutine.
Une collaboration dopée par l’Union économique eurasiatique
Le président russe s’est aussi attardé sur les «dividendes incontestables» de l’intégration du Kirghizistan dans l’Union économique eurasiatique (UEEA). «Au cours des huit ans qui ont succédé à l’adhésion du Kirghizistan, sa production industrielle a plus que doublé et ses exportations ont également connu une augmentation», a-t-il souligné devant son homologue kirghize.
Sur l’énergie, l’un des domaines phares de la coopération bilatérale entre Moscou et Bichkek, le président russe a tenu à souligner que la Russie demeurait «le fournisseur essentiel des hydrocarbures» du pays avec 1,2 million de tonnes de carburant exporté vers le Kirghizistan en 2022. «Nous satisfaisons 100% des besoins des consommateurs locaux», a insisté le chef d’Etat russe, s’attardant sur les «conditions privilégiées, sans droits de douane» de ces échanges, «ce qui donne un effet supplémentaire au développement» du Kirghizistan, selon lui.