«Les recours seront bien entendu rapidement déposés», a annoncé sur X le président de Civitas, le Belge Alain Escada. Accusée par le porte-parole du gouvernement d’appeler à «entrer en guerre contre la République», notamment en recourant «à la force», ce mouvement a vu ce 4 octobre sa dissolution être actée en Conseil des ministres. Celle-ci intervient après avoir déjà été annoncée en août.
Lors de son allocution hebdomadaire, Olivier Véran a justifié la dissolution de cette association, devenue parti politique en 2016, «pour l’ensemble de son œuvre».
Les propos du porte-parole du gouvernement ont été précisés par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Ce dernier a publié le décret sur les réseaux sociaux. Un document dans lequel sont énumérés des éléments à charge, parmi lesquels l’appel à «entrer en guerre», des rassemblements en «hommage […] à des personnalités emblématiques de la collaboration» ou encore la «hiérarchisation des êtres humains» et la «diffusion d’une idéologie» hostile aux musulmans et aux «personnes LGBT».
Enfin, l’organisation se voit reprocher de compter parmi ses membres «et soutiens» des personnalités «diffusant un discours haineux et discriminatoire» ayant fait l’objet de condamnations pénales.
Une 33e dissolution en six ans
Si elle se confirmait, la dissolution de Civitas serait la 33e du genre en six ans de présidence d'Emmanuel Macron. Le groupement écologiste Les Soulèvements de la Terre avait en effet vu sa dissolution suspendue le 11 août par le Conseil d’Etat.
Les organisations jusqu'ici dissoutes sous Emmanuel Macron sont très majoritairement des structures de droite radicale ou islamistes. En comparaison, dix organisations avaient été dissoutes sous le quinquennat de François Hollande, et deux seulement durant celui de son prédécesseur Nicolas Sarkozy.