«Le 25 septembre à 6h du matin, 2 906 personnes déplacées de force sont entrées en Arménie», a annoncé le gouvernement arménien dans un communiqué. «Tout au long de la nuit, le flux des personnes déplacées de force s'est poursuivi», a-t-il souligné.
Les autorités du Haut-Karabagh ont annoncé le 24 septembre que les civils laissés sans logement en raison des dernières violences seraient transférés en Arménie avec l'aide des forces de maintien de la paix russes, présentes sur place depuis la précédente guerre, en 2020.
L'Azerbaïdjan s'est quant à lui engagé à permettre aux rebelles qui rendraient leurs armes d'aller en Arménie.
Et c'est par le même poste-frontière de Kornidzor que 23 ambulances transportant des «citoyens grièvement blessés» doivent passer, a précisé le ministère arménien de la Santé.
En Arménie, crainte d'une fuite massive
Un homme interrogé par l'AFP à Kornidzor a déclaré avoir fait partie de la «résistance» jusqu'à ce que l'assaut donné par l'Azerbaïdjan oblige les rebelles à capituler. «Nos familles étaient dans les abris. On était dans l'armée mais hier on a dû déposer nos fusils. Alors on est partis», a déclaré ce villageois d'une trentaine d'années qui attendait avec d'autres de se faire enregistrer dans le centre d'accueil.
Beaucoup craignent que la population locale ne fuie massivement, au moment où les forces azerbaïdjanaises resserrent leur emprise.
Car outre l'angoisse qui règne parmi les quelque 120 000 habitants du Haut-Karabagh, la situation humanitaire y demeure très tendue. La ville de Stepanakert est privée d'électricité et de carburant et sa population manque de nourriture et de médicaments, selon un correspondant de l'AFP.
Le 23 septembre, un premier convoi d'aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est néanmoins entré dans le Karabagh, tandis que, de la tribune de l'ONU à New York, l'Arménie réclamait l'envoi «immédiat» d'une mission des Nations unies, réitérant ses accusations de «nettoyage ethnique». Une déclaration qui n'est pour l'heure pas confirmée dans les faits.
Au cours d'une conversation téléphonique avec son homologue azerbaïdjanais le 21 septembre, Vladimir Poutine a demandé que «les droits et la sécurité» des Arméniens du Haut-Karabagh soient garantis.
Les troupes du Haut-Karabagh se sont engagées à déposer les armes dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu obtenu avec la médiation des forces russes de maintien de la paix, qui a mis fin à la très courte offensive en début de semaine des militaires azerbaïdjanais.