«Notre planète connaît des changements irréversibles», a déclaré Sergueï Lavrov en ouverture de son allocation à l’Assemblée générale de l’ONU, le 23 septembre. Et cette planète voit, selon lui, «une lutte» menée par «ceux ayant recours à ses méthodes néocoloniales» et qui sont «habitués à regarder de haut le reste du monde».
Le discours de Sergueï Lavrov à la tribune de l’ONU s’est révélé être une charge contre les pays occidentaux, accusés de ne pas «respecter leurs engagements» et dès lors d’être un véritable «empire du mensonge».
L’Europe «en surchauffe» à cause de l’Occident, bientôt le tour de l’Asie ?
Ayant militarisé «le régime russophobe de Kiev» et menant une guerre hybride pour «infliger une défaite stratégique à la Russie», tout en essayant d’ «ukrainiser» systématiquement les débats aux quatre coins du globe, voici que l’Occident, toujours selon Lavrov, œuvre désormais à déstabiliser la région indopacifique, notamment avec ses alliés japonais, coréen et australien, afin de contraindre Pékin. Une telle crise s’ajoute à celle de l’Europe, «déjà en surchauffe».
«La minorité mondiale essaie de freiner l’évolution naturelle des choses», a-t-il fustigé, avant de plaider pour une ONU plus équilibrée ou une réforme de l’architecture financière mondiale, faisant plus de place au «poids financier du Sud global».
Saluant le rôle grandissant des BRICS, mais aussi de l’Union africaine ou de la Ligue arabe, Sergueï Lavrov a souhaité que l’ordre à venir évite «une division entre blocs». «Mais si l’Occident refuse l’égalité, les autres pourront résister aux instincts néocoloniaux», a-t-il prévenu. Et le ministre de conclure : «L’humanité est à la croisée des chemins.»