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La Russie isolée sur la scène internationale ? «Une histoire drôle», selon Zakharova

Interrogée en exclusivité pour RT en français depuis l'Assemblée générale de l'ONU, la porte-parole de la diplomatie russe a évoqué l'échec de l'Occident à marginaliser Moscou et tancé Paris pour son échec dans le Haut-Karabagh.

«Non seulement [les pays de l'OTAN] se sont eux-mêmes isolés de la Russie mais ils sont allés plus loin : ils ont réussi à s'isoler de la majorité [des pays] du monde», a déclaré le 21 septembre la porte-parole de la diplomatie russe en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

«L'isolement de la Russie est entré dans la catégorie des histoires drôles», s'est-elle aussi amusée, rappelant que «ce que l'on voit en réalité, c'est le désir maintes fois exprimé par les pays de l'OTAN d'isoler la Russie, ou du moins de créer dans l'espace public l'impression d'un isolement».

La Russie membre d'organisations étrangères à l'Occident

«Ils escomptaient que la majorité des pays du monde se solidariserait avec la minorité de la coalition otanienne, mais tel n'a pas été le cas», a ajouté Maria Zakharova, constatant que «l'Assemblée générale [de l'ONU] en est une des meilleures preuves».

Admettant que la délégation russe n'a pas eu de rencontres avec les pays occidentaux, à l'exception de la Hongrie, Maria Zakharova a tenu à souligner le «dialogue permanent» maintenu avec le reste du monde, «que ce soit dans un cadre multilatéral avec les BRICS, l'OCS, l'OTSC [...]», a-t-elle énuméré, «ou, bien sûr, dans un cadre bilatéral, avec les structures étatiques ou les organisations régionales telles que la Ligue arabe».

Journalistes russes interdits de conférence : la France se trahit elle-même 

Interrogée sur le thème de la sécurité de l'information, Maria Zakharova est revenue sur l'incident de la journaliste russe refoulée de la conférence de presse du président Macron lors du G20 : «Toutes les bornes ont été dépassées lorsqu'on a tenté de prendre à la journaliste russe son téléphone». La diplomate s'est émue que «la France ne [se soit] même pas excusée ni engagée à ce que ce genre de situations ne se reproduise plus». Pour elle, «cela aurait été amplement suffisant. Mais ils se sont entêtés dans leur tort et nous avons été contraints de convoquer l'ambassadeur français à Moscou», a regretté Maria Zakharova.

Une attitude d'autant plus inexplicable pour elle que «le peuple français a beaucoup fait pour inscrire dans les lois le principe de la liberté d'expression, et ce au niveau mondial». Or, a-t-elle constaté, «le régime qui gouverne aujourd'hui la France s'y déclare attaché dans les principes mais, dans les faits, sans que l'on sache pourquoi, il interdit d'accès les journalistes aux discours du président français».

La «pseudo-médiation française» dans le Haut-Karabakh

Invitée en fin d'entretien à réagir sur la crise actuelle dans le Haut-Karabakh, la diplomate a noté, non sans acrimonie, que c'était là un exemple de la «pseudo-médiation de la France». Elle a rappelé que «depuis un an, Paris se présentait comme le médiateur qui représentait la position d'Erevan [...] elle a essayé de s'emparer de ce rôle pour montrer qu'elle le ferait mieux que tout le monde, et mieux que la Russie». «Regardez ce à quoi cela a amené [les Arméniens]», a-t-elle ironisé, faisant allusion à la perte par ces derniers de la province du Haut-Karabakh le 21 septembre, qu'ils disputaient depuis 30 ans à l'Azerbaïdjan.