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Lampedusa : plus de 100 embarcations accostent en 24 heures, transportant plus de 6 000 migrants

Dans la soirée du 13 septembre, entre 6 et 7 000 migrants ont accosté sur l’île de Lampedusa, dans le sud de l’Italie, à bord de dizaines d'embarcations. Cette pression migratoire n'est pas sans provoquer des tensions entre Etats européens.

Avec «120 bateaux» et «environ 6 000 personnes», selon la Croix-Rouge italienne, la vague de migrants arrivés sur l’île de Lampedusa, au sud de la Sicile, a provoqué une saturation des espaces d’accueil limités à 400 places. Des échauffourées et des mouvements de foule ont eu lieu dans la soirée jusqu’à ce que la situation se stabilise le lendemain en fin de matinée.

Le maire de la ville a décrété l’état d’urgence. L’Etat italien organise le transfert des clandestins vers des villes de la Botte tandis que l’Allemagne a, de son côté, fermé la porte à l’accueil de migrants en provenance d'Italie.

Une arrivée massive de migrants

Les chiffres oscillent entre 6 000 personnes, selon la Croix-Rouge et 7 000, selon le journal italien Corriere della Sera, ce qui représente à peu près autant de personnes que le nombre d’habitants résidant sur l’île. Dans la nuit du 12 au 13 septembre, un nourrisson de cinq mois est mort après être tombé à l’eau, selon le maire la Lampedusa Filippo Mannino.

Depuis le début de l’année, le ministère de l’Intérieur italien évoque l’arrivée de 118 500 migrants en bateaux, soit près de deux fois plus que les 64 529 enregistrés au cours de la même période l’année dernière. Durant les six premiers mois de l’année, plus de 2 000 personnes ont trouvé la mort au cours de leur traversée de la Méditerranée. Parmi elles, 289 enfants.

L’Allemagne ne veut plus de migrants en provenance d’Italie

Si la question migratoire est l’objet de divergences majeures au sein des pays de l'UE, elle fait aussi l’objet d’affrontements entre les capitales européennes. Un porte-parole du ministère italien de l'Intérieur a déclaré le 13 septembre à l’Agence France-Presse que l’Allemagne avait annoncé à la fin du mois d’août «suspendre l'accueil volontaire de demandeurs d'asile en provenance d'Italie».

Une décision prise en raison d’une «forte pression migratoire» et du refus de Rome d'appliquer la procédure de Dublin selon laquelle un seul État européen est responsable de la demande d'asile d'une personne ressortissante d'un État tiers. L’Italie a en effet affirmé ne plus reprendre les demandeurs d’asile que veulent lui transférer d'autres pays depuis décembre 2022, faute de capacités d’accueil.

«Le problème de la relocalisation est secondaire» et «la question [...] est d'arrêter les arrivées en Italie», a pour sa part estimé la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni.