Vingt bus pour soulager un centre d’accueil proche de la saturation. La ville de Porto Empedocle, en Sicile, a vu arriver des centaines de demandeurs d’asile en provenance de l’île de Lampedusa, située sur son flanc sud-ouest. En dépêchant des véhicules de transport, les autorités italiennes entendent ventiler les migrants dans d’autres provinces du pays.
L’île de Lampedusa saturée
Le 16 août, des centaines de migrants ont afflué à Lampedusa en l’espace de quelques heures. Selon l'agence de presse italienne Ansa, ils seraient majoritairement arrivés en provenance de Sfax en Tunisie. Secourus par des garde-côtes italiens et des navires de sauvetage d’associations, ils ont été emmenés vers une installation temporaire d’une capacité d’accueil de 400 personnes. Engorgée, la structure a dû être délestée d’une partie de ses occupants et c’est par bus puis par ferry que ceux-ci ont été déplacés vers différentes régions italiennes.
Le 9 août, 41 migrants avaient trouvé la mort au large de Lampedusa, déjà en provenance de Sfax.
Un contexte politique délicat pour Giorgia Meloni
La présidente du Conseil italien Giorgia Meloni se trouve dans une situation politique délicate. Désireuse de conclure un accord avec la Tunisie pour stopper les bateaux de migrants en échange d’aides notamment économiques, elle n’a cependant pas obtenu les garanties suffisantes en matière de contrôle en dépit du partenariat signé avec Bruxelles et Tunis.
Déjà critiquée après avoir annoncé la suppression d’un minima social, la cheffe du gouvernement, qui s’était dit disposée à accueillir 500 000 migrants en début d’année, pourrait être confrontée aux critiques de son propre camp, elle qui dirige le parti Fratelli d’Italia, hostile à l’immigration.
Le tableau de bord des statistiques du ministère de l’Intérieur italien, mis à jour le 16 août, fait état de plus de 100 000 migrants arrivés par la mer cette année dans le pays, soit deux fois plus qu’à la même période il y a un an.