L'Union des journalistes de Russie (SJR) n’est pas restée indifférente à la réponse du Quai d’Orsay à la demande d’excuse formulée par la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Demande formulée après qu’une journaliste russe s'est vue refuser l’accès à la conférence de presse d’Emmanuel Macron au G20 de New Delhi.
Dans un communiqué publié ce 12 septembre, le premier syndicat russe de journalistes «exprime son extrême perplexité face à la position du ministère français des Affaires étrangères, qui n'a pas jugé nécessaire de reconnaître les faits évidents de discrimination à l'encontre des journalistes pour des motifs ethniques et n'a pas jugé nécessaire, au minimum, de présenter des excuses officielles à la partie russe».
«Nous n'avons pas de commentaire sur les déclarations de la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, laquelle est bien connue pour ses excès», avait déclaré la veille la diplomatie française lors d’un point presse, à une question posée sur cet incident.
Le «SJR considère que cette approche de la résolution de la situation n'est pas professionnelle et, selon toute vraisemblance, qu'elle est due à un manque de volonté d'assumer la responsabilité de ses actes», ajoute le communiqué.
Une affaire «extrêmement désagréable», selon le patron du SJR
Le 10 septembre, à New Delhi, une correspondante du portail d'information Russia News s’était vue refuser l’accès à la conférence de presse d’Emmanuel Macron. D’après RIA Novosti, plusieurs de ses journalistes se sont vus également refuser l’accès à ladite conférence de presse, sous prétexte que la salle était pleine. «Selon les responsables de la sécurité, seule la presse française est autorisée à entrer dans la salle. De nombreux journalistes indiens et occidentaux n'ont pas pu assister à la conférence de presse», relatait alors l’agence de presse russe.
Dans un message publié sur sa chaîne Telegram, Maria Zakharova avait dénoncé une «discrimination raciale et une violation des principes démocratiques» ainsi qu’une «chasse aux sorcières» dans l'espace informationnel menée par Paris. La porte-parole de la diplomatie russe avait alors exigé des excuses de Paris, soulignant que l'AFP ne s'était pas vue refuser l'accès à la conférence de presse de Sergueï Lavrov durant le G20. «Onze journalistes français sont accrédités en Russie et sont autorisés à assister à tous les événements officiels», note pour sa part le SJR.
Dans un commentaire à RT, le président du SJR, Vladimir Soloviev, a qualifié cette affaire d'«extrêmement désagréable». «Là-bas, non seulement les journalistes russes, mais aussi les journalistes d’autres pays n’étaient pas autorisés à assister à la conférence de presse du président français» a-t-il noté. Avant de poursuivre : «Apparemment, il a peur des questions des autres. Apparemment, les questions n'ont été préparées que pour lui, et les autres n'ont pas été autorisés à entrer.»