«Avec l'approbation de tous, je demande au chef de l'UA de prendre place en tant que membre permanent du G20», a déclaré dans son discours d'ouverture le Premier ministre indien Narendra Modi, dont le pays préside cette année cette instance rassemblant les plus grandes économies développées et émergentes de la planète.
Le président en exercice de l'Union africaine et chef d'Etat des Comores, Azali Assoumani, a ensuite pris place aux côtés des autres dirigeants du G20.
Etablie à Addis Abeba, capitale de l'Ethiopie, l'UA compte 55 membres (dont six suspendus), totalisant 3 000 milliards de dollars de PIB. Le continent n'était jusque-là représenté au G20 que par un seul Etat, l'Afrique du Sud.
Victoire diplomatique pour Modi
Son entrée au G20 est une victoire diplomatique notable pour Narendra Modi, qui a porté l'initiative et redore ainsi le blason du Premier ministre indien à l'étranger, avant qu'il ne brigue probablement un nouveau mandat l'an prochain.
L'Inde, qui préside cette année ce groupe rassemblant les plus grandes économies occidentales et émergentes, a affiché sa volonté d'être le porte-voix pour «les besoins des pays du Sud» dans un monde divisé. «Le monde connaît une énorme crise de confiance», a déclaré Narendra Modi en ouverture du sommet. «La guerre a aggravé ce déficit de confiance. Si nous parvenons à vaincre le Covid, nous pourrons également vaincre cette crise de confiance mutuelle.»
Le G20 miné par les désaccords
Les pays du G20 risquent de peiner davantage à trouver un consensus sur les questions géopolitiques ou le climat. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a encore rappelé le 9 septembre au G20 l'«urgence climatique sans précédent» à laquelle le monde est confronté du fait d'un «manque d'engagement en faveur de l'environnement», citant en exemple les inondations dans son pays.
Les désaccords au sein du G20 sur l'attitude à l’égard de la Russie, l'abandon progressif des combustibles fossiles et la restructuration de la dette rendront difficile une déclaration finale le 10 septembre.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre les divisions croissantes et les risques de conflits qui en découlent. «Si nous sommes effectivement une famille mondiale, nous ressemblons aujourd'hui à (une famille) plutôt dysfonctionnelle», a-t-il regretté le 8 septembre lors d'une conférence de presse à New Delhi.