«Nous avons augmenté de manière significative nos importations de produits pétroliers russes, essence et diesel. Cela est bénéfique à notre filière agricole», a déclaré ce 7 septembre à l'agence RIA Novosti l'ambassadeur du Brésil en Russie, Rodrigo de Lima Baena Soares.
Le diplomate a rappelé que le Brésil était lui-même un «gros producteur de pétrole avec plus de trois millions de barils par jour», un chiffre confirmé par l'agence de données allemande Statista. Mais, «le pays manquant d'usine de raffinage, il est contraint d'importer de l'essence et du diesel», a précisé l'ambassadeur.
Si l'augmentation, annoncée par Bloomberg, de 25% entre juillet et août des importations d'hydrocarbures russes était confirmée, alors la Russie deviendrait le premier fournisseur du Brésil, devant les Etats-Unis. En 2021, la Russie n'occupait que la quatrième place des fournisseurs de pétrole raffiné du pays, avec 672 millions de dollars, après les Etats-Unis (7,58 milliards), l'Inde (1,3 milliard) et l'Arabie Saoudite (753 millions). Déjà en juillet, le volume de produits pétroliers importés des Etats-Unis était annoncé en nette baisse.
Un point de bascule après le sommet des BRICS ?
La décision du Brésil s'inscrit dans la droite ligne de la politique annoncée par les BRICS lors du sommet d'août dernier. A Johannesbourg, les Etats membres ont plaidé pour l'émergence d'un monde multipolaire et la diminution de la dépendance de l'Occident.
Avec l'élargissement des BRICS à six nouveaux pays, dont l'Iran, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, la part de la production pétrolière va passer de 18 à 42% de la production mondiale. Selon le Centre d'analyses stratégiques et internationales (CSIS), une telle expansion pourraient avoir une influence sur les investissements dans le domaine énergétique et les échanges.