Starlink en Ukraine refait couler de l’encre, à la faveur de la publication d’une biographie du fantasque homme d’affaires américain Elon Musk. Un extrait de cet ouvrage publié le 7 septembre dans le Washington Post relate un épisode durant lequel «l'armée ukrainienne tentait une attaque masquée contre la flotte navale russe basée à Sébastopol». Une attaque en septembre 2022 à l'aide de «six petits drones sous-marins bourrés d'explosifs, en utilisant Starlink», précise le texte.
Des allégations confirmées par le milliardaire, qui a confirmé avoir décliné une «demande d'urgence» de l'état-major ukrainien d'«activer Starlink jusqu'à Sébastopol». «Si j'avais accepté leur demande, alors SpaceX serait explicitement complice d'un acte de guerre majeur et d'une escalade du conflit», a déclaré dans la nuit du 7 au 8 septembre Elon Musk sur X (ex-Twitter).
La crainte d’une riposte nucléaire russe
Selon l'extrait publié dans le Washington Post, le milliardaire aurait ainsi provoqué l’échec de cette attaque ukrainienne contre la flotte russe. Le biographe, Walter Isaacson, qui décrit Elon Musk comme un soutien de l’Ukraine, rapporte que ce dernier a «secrètement dit à ses ingénieurs de désactiver la couverture dans un rayon de 100 kilomètres de la côte de Crimée», de sorte que les drones ukrainiens ont perdu leur connexion et se sont échoués après s’être approchés de la péninsule. Musk a donc précisé de son côté ne pas avoir désactiver mais empêché la connexion.
Walter Isaacson indique également que l’homme d’affaires américain aurait parlé à l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis et que ce dernier lui «avait explicitement dit qu'une attaque ukrainienne contre la Crimée entraînerait une réponse nucléaire».
Le magnat avait déjà montré par le passé qu’il n’entendait pas dépasser certaines limites. Elon Musk avait notamment déclaré sur Twitter mi-février, que si Starlink était «la colonne vertébrale de la communication de l'Ukraine, en particulier sur les lignes de front, où presque toutes les autres connexions internet ont été détruites», son entreprise ne permettrait pas «l'escalade du conflit qui pourrait conduire à la Troisième Guerre mondiale».
En outre, les militaires ukrainiens ne peuvent pas utiliser de système de pilotage de drone, que le président de SpaceX Gwynne Shotwell a qualifié de «militarisation du produit».