Le voici désormais clôturé. Le 25 août, les autorités locales ont ordonné que le monument de l'armée soviétique à Sofia soit protégé, à la suite d’une vive controverse sur son démantèlement. Le maire du district de Sredets, Traicho Traikov, a invoqué des raisons de sécurité pour justifier ces travaux.
Le monument, érigé en 1954, a suscité une vive controverse dans le pays depuis le conflit ukrainien entre pro et anti-russes, les appels à le déplacer du centre-ville ayant suscité une opposition et des troubles sociaux.
Le 18 août dernier, quatre personnes ont été arrêtées alors qu'elles tentaient de vandaliser le monument, au pied duquel des militants voulant le défendre avaient installé un petit campement.
Haut de 37 mètres, le mémorial de l'Armée rouge a été érigé en 1954 par les autorités soviétiques afin de célébrer la «libération» de la Bulgarie à la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors gouvernée par une monarchie alliée au Troisième Reich. Cette dernière ne déclara toutefois pas la guerre à l'URSS, qui n'intervint dans le pays qu'en 1944.
En mars dernier, lors du vote du Conseil municipal, la maire de Sofia Yordanka Fandakova avait décrit le monument comme une œuvre de «propagande», comme le rapportait Euractiv, et demandé son déplacement dans un musée des arts de l'époque socialiste. Des activistes, appuyés par le parti prorusse Vazrazhdane et le Parti socialiste, avaient réagi, exigeant la défense du monument.
La Bulgarie divisée
La Bulgarie traverse une crise politique profonde, divisée entre l'Occident et le monde russe. A l'issue d'un scrutin législatif tenu début avril – le cinquième en deux ans –, un gouvernement de coalition pro-occidental a été élu. Plusieurs manifestations ont été organisées depuis le printemps pour réclamer la neutralité du pays. De surcroît, début juillet, le président Roumen Radev a fermement rappelé à son homologue ukrainien le refus de la Bulgarie de fournir des armes à Kiev et plaidé pour une résolution politique du conflit.