En manque d'idées, la diplomatie française propose… un quizz aux députés libanais pour tenter de sortir le pays de la crise. Dans une lettre adressée aux différents partis du pays du Cèdre, Jean-Yves Le Drian, envoyé spécial de l'Elysée pour le Liban, leur a demandé de répondre à plusieurs questions avant son déplacement en septembre.
Nommé «envoyé spécial du Liban» par Emmanuel Macron le 7 juin dernier, l'ancien chef de la diplomatie française était en tournée au Liban du 25 au 27 juillet. Au cours de sa visite, l'émissaire français a rencontré le président de la Chambre Nabih Berry, le chef du groupe parlementaire du Hezbollah Mohammad Raad, le chef des Forces libanaises Samir Geagea, le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil, le chef du Parti socialiste progressiste Taymour Joumblatt, le chef du parti Kataëb Samy Gemayel et le député de l’opposition Michel Moawad.
Des réponses à remettre avant le 31 août
Face au manque de résultat probant, Jean-Yves Le Drian a tout bonnement envoyé une lettre dans laquelle il fait le constat «de l'impasse politique actuelle» en proposant une prochaine «rencontre destinée à dégager un consensus sur les enjeux et chantiers prioritaires» du Liban.
Pour cela, l'envoyé du Quai d'Orsay demande des réponses «synthétiques» à deux questions : «Quelles sont pour votre force politique les chantiers prioritaires relevant du mandat du président de la République pour les six prochaines années ?» et «Quelles sont les qualités et les compétences dont devra disposer le futur président de la République pour les relever». De surcroît, l'ancien chef de la diplomatie française exige des réponses avant «le 31 août».
Pas certain que cette posture paternaliste avec les dirigeants libanais fonctionne. Ce n'est pas la première fois que la France infantilise les chefs de partis. En août 2020, après l'explosion du port de Beyrouth, Emmanuel Macron leur avait fait la morale, exigeant la formation d'un gouvernement.
Depuis maintenant trois ans, la diplomatie française se casse les dents pour tenter de trouver une solution politique au pays du Cèdre. Entre la paupérisation de tous les pans de la société, l'absence de gouvernement depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre dernier, la raréfaction des produits de première nécessité, la chute abyssale de la monnaie locale et la faillite du système bancaire, le Liban traverse la pire crise économique de son histoire moderne.