«Combien de personnes devront encore mourir jusqu'à ce que les responsables aux États-Unis et en Europe réalisent enfin que ce conflit ne peut être résolu militairement ?» Le 9 août, l’élue allemande Sahra Wagenknecht a tenu une ligne résolument à contre-courant de la coalition au pouvoir dans le pays.
La contre-offensive comme révélateur de l’échec du soutien à l’Ukraine
Dans un texte publié sur le réseau social Facebook, la députée Sahra Wagenknecht a fustigé «l’offensive d'été ukrainienne en cours depuis plusieurs semaines» qui n’a selon elle rien apporté jusqu'ici «à part de nombreux morts et destructions des deux côtés».
Pour cette élue qui avait déjà participé à une marche pour la paix en février à Berlin, la situation militaire est un échec pour Kiev. L’ancienne présidente du groupe de la gauche Die Linke au Bundestag développe : «Les Russes ont plusieurs lignes de défense et les Ukrainiens n'ont même pas franchi la première ligne» en dépit de «plus de 73 milliards d'euros» d'armes et de munitions.
Et de renchérir sur les vies qui auraient pu être sauvées «si l'Occident n'avait pas bloqué les négociations bien avancées sur une paix de compromis entre l'Ukraine et la Russie au printemps 2022». Enfin, la présidente du parti Aufstehen, qu’elle a créé en 2018, a appelé le gouvernement fédéral à un cessez-le-feu et à l’ouverture de «négociations sur une paix de compromis».
Une classe politique allemande divisée
Sahra Wagenknecht n’est pas un cas isolé en Allemagne où plusieurs formations sont sceptiques quant à la politique menée par Berlin vis-à-vis du soutien à l’Ukraine. L’agence TASS rappelait le 9 août que le maire (sans étiquette) de Baden-Baden (Bade-Wurtemberg) Dietmar Spaeth avait déclaré début août qu’il enverrait prochainement au gouvernement allemand «une proposition formelle» visant à faire de sa ville «un lieu de pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine».
A gauche, les avis demeurent partagés avec le parti Die Linke qui se divise sur le sujet quand les sociaux-démocrates et les Verts, réputés atlantistes, au pouvoir se montrent favorables à l’envoi d’armes à destination de Kiev. A droite, le parti patriote AfD prône lui un rétablissement des liens avec la Russie.