«Tout le monde parle du manque de personnel à la Bundeswehr [...] Cette année, nous avons 7% de candidats en moins par rapport à l'année précédente», a souligné le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius ce 2 août, lors d'une conférence de presse dans un centre de recrutement de l'armée à Stuttgart (ouest). Et pendant la formation des candidats, «nous avons un taux d'abandon de 30%», a-t-il poursuivi.
100 milliards d'euros, mais pas de volontaires
Après plusieurs décennies de sous-investissement, le chancelier Olaf Scholz a mis en place un fonds spécial de 100 milliards d'euros, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine en février 2022, pour moderniser l'armée allemande. Mais elle manque de matériel et n'attire pas assez de candidats, dans un pays vieillissant où la pénurie de main d'œuvre touche tous les secteurs.
«D'ici à 2050, il y aura 12% de personnes en moins dans la classe d'âge des 15-24 ans [...] Autant d'actifs en moins dont nous avons besoin dans la Bundeswehr», a observé Boris Pistorius. Le ministre a pointé le manque de femmes, 10% des effectifs hors métiers du soin, et de «personnes issues de l'immigration», deux catégories sous-représentées dans les troupes.
Pistorius plaide pour des clips de recrutement réalistes
Parmi les causes du manque d'attractivité des carrières, «le thème de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée est décisif» pour les jeunes générations, a-t-il observé. «Nous devons leur dire comment concilier famille et service», a-t-il ajouté, appelant également à miser sur des campagnes de recrutement réalistes, pas des «petits films style Mission impossible [...] comme à Hollywood».
Selon un document interne du ministère de l'Intérieur, cité par le journal Der Spiegel, le manque de candidatures dans l'armée pourrait «rendre difficile le maintien d'une qualité élevée dans la sélection du personnel».
La Bundeswehr a actuellement pour objectif de porter le nombre de ses soldats à 203 000 d'ici 2031, contre environ 180 000 actuellement. Un objectif qui pourrait être difficile à tenir, a reconnu Boris Pistorius.