«Il s'agit bien sûr d'une provocation, à laquelle le régime de Kiev et ses patrons occidentaux aiment tant recourir», a déclaré ce 20 juillet la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russes, Maria Zakharova. Celle-ci réagissait, à l'occasion d'un point presse, à la probable construction d'une usine allemande d'armement en Ukraine.
En effet, le conglomérat industriel Rheinmetall s'apprête à collaborer avec Kiev pour la construction d'une usine dans l'ouest du pays, comme l'a annoncé mi-juillet son président du directoire, Armin Papperger, lors d'une interview à CNN. La société allemande réparera et construira des blindés en collaboration avec la société d'État ukrainienne Ukroboronprom.
Rheinmetall est notamment connu pour ses canons de 120 mm qui équipent de nombreux chars de combat occidentaux tels que les Leopard 2 allemands, M1 Abrams américains, K-1A1 sud-coréens ou encore T1 Altay turcs.
«Une nouvelle escalade», estime Zakharova
Si ce projet voyait le jour, Maria Zakharova estime que cela ne serait qu'une «autre preuve de la militarisation de l'Ukraine par l'Occident et du pompage des armes». Décision qui pourrait ainsi conduire «à une nouvelle escalade», alerte-t-elle.
«Une telle usine, si elle est construite, deviendra, avec tous les autres objets du complexe de défense de l'Ukraine, une cible légitime pour les forces armées de la Fédération de Russie», prévient la diplomate.
Hormis les blindés, l’industriel allemand entend également prendre une part capitale dans la fourniture de munitions aux forces de Kiev. «Le manque de munitions est bien plus important que le manque de véhicules» déclarait Armin Papperger à la chaine américaine.
Affirmant que Rheinmetall a «de loin la plus grande capacité au monde», l’homme d’affaires allemand a réitéré auprès du journaliste de CNN l'ambition de son entreprise de multiplier par près de deux sa production de munitions pour chars et par six sa production d’obus d’artillerie pour la porter à 600 000 projectiles par an. Un volume de production qui correspondrait alors à 60% du stock que les Européens entendent livrer aux forces ukrainiennes d'ici un an.