A la veille d'un sommet en Arabie saoudite, qui rassemblera les 5 et 6 août à Djeddah une trentaine de pays en vue de résoudre la crise en Ukraine, Sergueï Lavrov a accordé un entretien à la revue russe Vie internationale.
Constatant l'absence de la Russie à cette rencontre, le chef de la diplomatie russe souligne que «la justice ne peut être rendue dans aucun conflit si les droits des minorités nationales ne sont pas strictement respectés par tous», a fortiori en Ukraine, «où le Russe a toujours été la langue maternelle de la majorité», ajoute-t-il.
Le ministre revient également sur le silence des capitales occidentales concernant les agissements du régime de Kiev, à ses yeux ouvertement hostiles aux russophones.
A Djeddah, les négociations se baseront sur la «formule Zelensky», un plan de paix en dix points présenté par le président ukrainien en mai dernier lors du G7 à Hiroshima.
La «formule Zelensky», un programme lourd de conséquences aux yeux de Lavrov
Ce plan en dix points comporte notamment la réaffirmation des frontières de l'Ukraine datant de 1991, le retrait total des troupes russes, l'instauration d'un tribunal pénal international pour juger des «crimes de guerre russes», incluant des réparations, et la déclaration de la fin de la guerre.
Sergueï Lavrov regrette ainsi l'absence de discussions fondées sur les réalités du terrain, au bénéfice d'une «formule Zelensky» qui, poursuit-il, exige «ni plus ni moins que la capitulation totale de la Russie». Et d'ajouter : «Elle néglige sa sécurité et abandonne à leur triste sort des millions de Russes dont les ancêtres vivent sur ces terres depuis des siècles».
«Tous ceux qui sont courtisés par l'Occident pour faire passer la "formule Zelensky" doivent être conscients que le sort de ces personnes, que le régime de Kiev promet ouvertement de détruire, est en jeu», avertit le ministre russe.
Mi-juin, lors d’une autre initiative visant à trouver une issue au conflit ukrainien, le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait mené une mission diplomatique africaine en Ukraine et en Russie. Lors de leur escale à Kiev, Volodymyr Zelensky avait adressé une fin de non-recevoir aux demandes des dirigeants africains. Quelques semaines plus tard, lors du sommet de l'OTAN à Vilnius, aucun processus de paix n'a été véritablement évoqué par les membres de l'Alliance, qui ont réaffirmé leur soutien militaire à Kiev.