«Les hélicoptères volaient à une altitude de 150-200 mètres et ne se sont pas approchés à moins de 1 900 mètres de la frontière», s'est défendue l'armée biélorusse le 2 août en fin de journée sur Telegram. L'avant-veille, Varsovie l'avait accusée d'avoir violé l'espace aérien polonais avec deux hélicoptères.
Le ministère biélorusse de la Défense a en outre fait remarquer qu'en vertu des accords de bon voisinage et de coopération amicale passés entre les deux pays en 2013, la partie polonaise était informée des plans de vol des hélicoptères et que, dans une situation d'étroite surveillance des deux côtés de la frontière, «toute provocation serait complètement irrationnelle», d'autant que les forces aériennes polonaises n'avaient exprimé «aucune protestation au cours de l'exercice». Aussi a-t-il ajouté qu'un hélicoptère polonais s'était approché le même jour à «200 mètres de notre frontière, ce qui a été enregistré par les stations de radiolocalisation».
«Des racontars de grand-mère»
Ces accusations «relèvent de la catégorie des racontars de grand-mère», pouvait-on même lire dans le communiqué publié le jour de l'incident, Minsk estimant que «les hélicoptères Mi-24 et Mi-8 ne se sont rendus coupables d'aucune violation de l'espace aérien».
La Pologne avait convoqué le chargé d'affaires de l'ambassade de Biélorussie au ministère polonais des Affaires étrangères. Les autorités polonaises ont affirmé que les hélicoptères avaient franchi la frontière à une altitude trop basse pour que les radars puissent enregistrer leur présence.
La Pologne a dépêché des troupes à la frontière
Pour Minsk, ces accusations constituent seulement un «prétexte pour masser davantage de troupes à la frontière». En effet, le jour même de l'accusation par la Pologne de violation de son espace aérien, le ministère polonais de la Défense avait annoncé qu'il «augmenterait le nombre de soldats à la frontière ainsi que les ressources disponibles, y compris des hélicoptères de combat».
Depuis la fin du mois de juin, la Pologne s'est inquiétée de la venue de la société militaire privée Wagner en Biélorussie, suite à la rébellion avortée de son chef Evguéni Prigojine, incitant les Polonais à masser des troupes à leur frontière avec ce pays.
Depuis le début de l'opération militaire russe en Ukraine, la Pologne, membre de l'OTAN, s'est distinguée comme un soutien indéfectible de l'Ukraine. La Pologne fait entre autres partie de la coalition de pays offrant de former des pilotes ukrainiens à piloter des avions de combat F-16.