Lors d'un Conseil de sécurité ce 21 juillet, Vladimir Poutine est revenu sur l’accroissement des forces polonaises le long de leurs frontières orientales. Tout particulièrement dans le collimateur du président russe, la brigade polono-lituano-ukrainienne (LITPOLUKBRIG). Opérationnelle depuis 2017, elle réunit des soldats polonais, lituaniens et ukrainiens, officiellement à l’occasion d’entraînements communs.
«Il ne s'agit pas là d'un ramassis de mercenaires [...] mais d'un groupement voué à effectuer des mouvements en territoire ukrainien», a affirmé le président russe.
Vladimir Poutine a ainsi accusé Varsovie de chercher à «intervenir directement» dans le conflit ukrainien afin de «s’emparer d’un des plus gros morceaux». «Si les unités polonaises entrent, par exemple, à Lvov ou dans d'autres territoires ukrainiens, elles y resteront. Et ils resteront pour toujours», a notamment insisté le locataire du Kremlin.
Une visée qui ne se limiterait pas qu’aux actuels territoires ukrainiens, selon le président russe. «C’est bien connu, ils ont des ambitions également sur les terres biélorusses», a noté Vladimir Poutine, avant de rappeler que cette dernière faisait partie de l’Union. «Déclencher une agression contre la Biélorussie signifiera une agression contre la Fédération de Russie. Nous y répondrons avec tous les moyens dont nous disposons», a-t-il averti.
Une «prétendue contre-offensive» décevante
Les relations entre Moscou et Varsovie sont de longue date difficiles et émaillées d'incidents. Dernièrement, le 14 juillet, la Russie a décidé de fermer le consulat de Pologne à Smolensk en raison de la «politique agressive» de Varsovie à son égard. Un acte «inamical et incompréhensible» auquel la Pologne a promis de répondre de manière «symétrique».
Au cours de cette réunion, retransmise en direct, le président russe est également revenu sur l'échec de la stratégie de l'OTAN en Ukraine. «Il ne fait aucun doute que les curateurs occidentaux du régime de Kiev sont manifestement déçus des résultats de la prétendue contre-offensive», a notamment déclaré le chef d’Etat.
Evoquant le «spectacle de l'armement occidental, tant vanté et réputé invincible, partir en fumée», Vladimir Poutine a affirmé que l'offensive de Kiev n'avait «pour l'instant aucun résultat».
Menée depuis juin avec le soutien d'armes lourdes livrées par l'Occident, la contre-offensive ukrainienne est à la peine face aux troupes russes solidement établies sur des positions défensives, piégeant les tentatives adverses dans de redoutables champs de mines, et disposant toujours d'une importante puissance de feu pour pilonner les forces ukrainiennes. Kiev a revendiqué des avancées dans certains secteurs du front, mais aucune percée notable n’a été remarquée.