Selon l’indice du terrorisme mondial publié par l’Institute for Economic and Peace (IEP), ces deux groupes terroristes sont responsables de près de la moitié des meurtres commis en 2014. Boko Haram, basé au Nigeria et Daesh, qui vise à propager son influence depuis sa base en Irak et Syrie.
Les djihadistes nigériens qui ont fait le serment d’allégeance à l’Etat Islamique en mars 2015, ont tué plus de personnes que leurs compagnons, en commettant 6 644 assassinats comparés à 6 073 pour Daesh. Le Nigeria a ainsi connu une hausse impressionnante de décès, près de 300 %, une telle croissance est liée au terrorisme, même si certains groupes en sont aussi responsables. Les combattants de la communauté fulani en particulier, membres du mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’ouest, ont abattu 1 229 personnes au Nigeria.
Courant 2014, Daesh a occasionné plus de morts pendant des combats qu’en pratiquant des actes terroristes. Le groupe a causé 20 000 morts sur les champs de bataille en un an, au cours d’affrontements avec des combattants étatiques et non étatiques.
Les Talibans, qui représentaient le groupe le plus meurtrier en 2013, arrivaient à la troisième place en 2014 en ayant tué 3 477 personnes au cours d’attaques terroristes. Ce chiffre représente tout de même une hausse du nombre de décès de 38%. Mais on peut lire dans le document qu’ils sont toujours en seconde position après Daesh, sur le nombre de morts causés sur les champs de bataille.
En comparaison avec les années précédentes, le nombre de victimes lié au terrorisme mondial a augmenté d’environ 80% en 2014. L’an dernier, 32 658 personnes ont été tuées contre 18 111 victimes en 2013. C’est le chiffre le plus élevé à jamais enregistré. Il est presque dix fois plus élevé qu’en 2 000. En effet, en 2000 le nombre de morts causés par les attaques terroristes se chiffrait à 3 329.
Seulement cinq pays souffrent de la majorité des attaques terroristes – l’Irak, le Nigeria, l’Afghanistan, le Pakistan et la Syrie comptabilisent à eux seuls 78% des morts de 2014. L’Irak porte le fardeau le plus lourd avec 9 929 décès liés au terrorisme en 2014.
La menace se propage. Le nombre de pays responsables de plus de 500 morts liés au terrorisme, a augmenté de cinq à 11, avec l’ajout de la Somalie, de l’Ukraine, du Yémen, de la République centrafricaine, Sud du Soudan et du Cameroun.
Le document n’inclut pas les attaques terroristes de cette année, comme l’attaque à main armée en France, le bombardement de l’avion russe en Egypte, les attentats suicides à la bombe au Liban et en Turquie, et d’autres incidents reflétant une menace croissante du terrorisme.
Outres les pertes humaines, le terrorisme pèse sur le budget des pays affectés. L’IEP souligne que les estimations, à prendre avec prudence, de dommages causés par les activités terroristes en 2014, indiquent 49,6 millions d’euros. Cela représente une augmentation de 61% par rapport à l’année précédente. Il a été multiplié par 10 depuis 2 000.
La lutte contre le terrorisme est plus chère que ses dommages directs causés, lit-on dans le document. Globalement, près de 109 milliards d’euros a été déboursés pour fournir la sécurité nationale liée à la menace terroriste.
Les pays occidentaux demeurent relativement protégés du terrorisme. Au cours de ces dernières 15 années, 2,6% de toutes les victimes associées aux attentats proviennent de l’Occident et le pourcentage chute de moitié si les attentats du 11 septembre 2001 qui ont secoué les Etats-Unis sont exclus.
Les attaques du «loup solitaire» comptent pour 70% en Occident depuis 2006 et 80% de ceux qui peuvent être attribués à l’extrémisme de droite, au nationalisme, au suprématisme, à l’extrémisme anti gouvernemental et genres d’idéologie politique plus qu’au fondamentalisme islamique.
Malgré ces tendances alarmantes, les résultats de la recherche expliquent que le terrorisme demeure une menace relativement faible, comparé au banditisme de droit commun. Sur le plan mondial, 13 fois plus de personnes meurent dans des homicides plutôt que dans des attaques terroristes.
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