L'Arabie saoudite a annoncé ce 3 juillet qu'elle prolongeait la réduction de sa production de pétrole d'un million de barils par jour pour doper des prix en berne, la Russie annonçant dans la foulée qu'elle réduirait ses exportations de 500 000 barils par jour en août.
Ces mesures sont les dernières en date prises par de grands producteurs pour stabiliser des prix confrontés à la forte volatilité des marchés, aux retombées persistantes de la guerre en Ukraine et à la reprise économique de la Chine.
Riyad pourrait prolonger sa réduction
L'Arabie saoudite, poids lourd de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), avait décidé début juin de procéder à une nouvelle coupe de production dans l'espoir de faire remonter les cours. Cette réduction volontaire, entrée en vigueur ce week-end, se poursuivra en août et «peut être prolongée» au-delà de cette période, a indiqué l'agence de presse officielle du royaume, qui cite une source du ministère de l'Energie.
«La source a confirmé que cette réduction volontaire additionnelle vient renforcer les mesures de précaution prises par les pays de l'Opep+ dans le but de soutenir la stabilité et l'équilibre des marchés pétroliers», a ajouté l'agence. Cette décision maintient à environ neuf millions de barils par jour la production du riche royaume pétrolier.
En annonçant cette coupe le mois dernier à la suite de la réunion des producteurs de pétrole, le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a précisé qu'elle était potentiellement «extensible».
En avril, plusieurs membres de l'Opep+ avaient décidé de réduire volontairement leur production de plus d'un million de barils par jour. Une décision surprise qui a brièvement soutenu les prix mais n'a pas entraîné une hausse durable.
«Dans le cadre des efforts visant à équilibrer le marché, la Russie va volontairement diminuer les livraisons aux marchés pétroliers de 500 000 barils par jour en août en réduisant les exportations à hauteur de cette quantité», a déclaré le vice-Premier ministre Alexandre Novak, cité par les agences de presse russes.
Depuis 2023, les prix du Brent et du WTI ont baissé
La Russie avait déjà annoncé en février 2023 une baisse de sa production de brut de 500 000 barils par jour, mesure qu'elle affirme vouloir maintenir jusqu'à fin 2024. La décision annoncée ce 3 juillet concerne les exportations, et non la production.
Depuis le début du conflit en Ukraine, Moscou a réorienté ses exportations d'énergie de l'Europe vers l'Inde et la Chine. A la suite des annonces faites ce 3 juillet par Riyad et Moscou, alliés au sein de l'Opep+, le Brent, référence du brut en Europe, a augmenté de 0,98% pour atteindre 76,15 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI, a connu une hausse 1,02% pour atteindre 71,36 dollars le baril. Des sommets avaient été enregistrés en mars 2022, au début du conflit en Ukraine (près de 140 dollars).
Depuis le début d'année, le Brent a baissé de 11% et le WTI de 7%. L'Arabie saoudite, plus grand exportateur de pétrole au monde, compte sur des prix plus élevés du pétrole pour financer un programme de réformes ambitieux qui pourrait permettre à son économie de se passer des énergies fossiles.