La Suède serait-elle schizophrène ? En effet, alors même que la police suédoise a donné son aval pour qu'un Coran soit brûlé en face de la mosquée de Stockholm au premier jour de l'Aïd el-Kébir, le gouvernement suédois aurait adressé une lettre à Bagdad. Selon la chaîne Alsumaria News, par l'intermédiaire de ses ambassades, Stockholm a adressé ce 30 juin une lettre de son sous-secrétaire aux Affaires étrangères Jan Knutsen aux chefs de mission des États membres de l'Organisation de la coopération islamique concernant l'autodafé qui a provoqué la colère du monde musulman.
Un nouveau Coran brûlé «dans les dix jours» ?
Dans le document, relate le média irakien, le diplomate précise que le gouvernement suédois «rejette fermement de telles actions anti-islamiques» et qu'il «ne soutient ni ne tolère en aucune façon les opinions anti-islamiques exprimées par des individus lors de cette manifestation», tout en comprenant la colère des musulmans face à cet incident. La lettre indique également que la police suédoise va mener des enquêtes sur les crimes de haine.
L'autodafé, commis par Salwan Momika, un Irakien exilé de 37 ans, avait provoqué l'ire de tout l'échiquier politique irakien. Bagdad avait même demandé son extradition pour qu'il puisse être jugé en Irak. Dans la rue, une foule d'Irakiens en colère avait pris d'assaut l'ambassade de Suède.
D'autres pays arabes avaient également vivement réagi à cet événement survenu à Stockholm. Dans un communiqué, le Hezbollah avait accusé les autorités suédoises d'être complices. La Jordanie, le Maroc et l'Arabie saoudite ont rappelé leurs ambassadeurs du royaume scandinave. Plusieurs appels au boycott ont circulé sur les réseaux sociaux.
Mais l'Irakien de 37 ans n'entend pas s'arrêter là : il a annoncé le 29 juin vouloir reproduire son geste. «Dans les dix jours, je brûlerai le drapeau irakien et le Coran devant l'ambassade d'Irak à Stockholm», a-t-il déclaré au quotidien suédois Expressen. Pas certain que la Suède sorte indemne de cette nouvelle provocation.