«La Russie développe des relations amicales, constructives, basées sur le respect mutuel» avec «tous les pays africains», a déclaré ce 23 juin à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Celles-ci «ne sont pas dirigées et ne peuvent l'être contre des pays tiers», a-t-il également souligné.
Le porte-parole du Kremlin répondait à une question sur les accusations formulées le matin même par Emmanuel Macron.
Le président français a déclaré que la Russie était «une puissance de déstabilisation de l'Afrique», regrettant que les choix de Moscou «ne jouent pas un rôle bénéfique pour la communauté internationale», lors d'un entretien sur France Info/RFI/France 24 en marge du sommet de Paris.
«C'est une puissance de déstabilisation de l'Afrique à travers des milices privées qui viennent faire de la prédation, des exactions sur les populations civiles», a affirmé le chef de l'État, rappelant que cela avait été «documenté par les Nations unies en République centrafricaine à travers la milice Wagner».
Macron répondrait à Poutine, mais ne veut pas l'appeler
Et si le président russe l'appelle demain ? «Bien sûr, je décroche», a néanmoins assuré Emmanuel Macron. «S'il m'appelle pour proposer quelque chose, je prendrai, parce que la France a toujours été une puissance facilitatrice et de médiation». Mais, a-t-il nuancé, «la reprise du dialogue n'est possible que s'il y a un respect du droit international, qui est le seul qui nous permet de vivre en paix». Il a par ailleurs répété qu'il n'avait lui-même «pas de raison d'appeler aujourd'hui» Vladimir Poutine, en pleine contre-offensive ukrainienne. «Le temps viendra, je l'espère, de négociations aux conditions de l'Ukraine».
Il s'agit du deuxième échange virulent entre Paris et Moscou en 48 heures. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a déclaré ce 22 juin à des journalistes qu'Emmanuel Macron ne serait «pas le bienvenu» en tant qu’invité au sommet des BRICS, prévu au mois d'août en Afrique du Sud. Le 20 juin, Paris avait proposé à Pretoria qu'Emmanuel Macron y participe.
«Il est évident que le dirigeant d’un Etat qui mène une politique aussi hostile et inacceptable pour nous, qui parle avec autant d’insistance et de conviction de la nécessité d’isoler activement la Russie sur la scène internationale, qui partage la ligne de l’OTAN consistant à nous infliger une soi-disant défaite stratégique, un tel dirigeant n’est pas le bienvenu en tant qu’invité [au sommet] des BRICS» a répondu Sergueï Riabkov.