«L'Arménie reconnaît le territoire de l'Azerbaïdjan de 86 600 kilomètres carrés, en supposant que l'Azerbaïdjan est prêt à reconnaître l'intégrité territoriale des 29 800 kilomètres carrés de l'Arménie», a déclaré ce 22 mai le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, avant de préciser : «Le territoire de l'Azerbaïdjan de 86 600 kilomètres carrés comprend le Haut-Karabagh, mais nous voudrions souligner que la question des droits et de la sécurité des Arméniens du Haut-Karabagh doivent être discutés entre Bakou et Stepenakert».
Nikol Pachinian a demandé des garanties internationales pour la sécurité et les droits des Arméniens vivant dans le Haut-Karabagh, craignant que l'Azerbaïdjan procède à un «nettoyage ethnique» dans la région.
Le Premier ministre arménien a accepté de rencontrer le président azerbaïdjanais Ilham Aliev le 25 mai à Moscou, lors de pourparlers sous l'égide de Vladimir Poutine.
«Je n'exclus pas que l'Arménie puisse prendre la décision de se retirer de l'OTSC, l'Organisation du Traité de sécurité collective, si cette alliance échoue à remplir ses obligations», a par ailleurs affirmé Nikol Pachinian. L'Arménie regrette un manque de soutien de la part de la Russie.
Les deux ex-républiques soviétiques se sont affrontées lors de deux guerres en un peu plus de 30 ans. La dernière, en 2020, s'est soldée par une écrasante victoire de l'Azerbaïdjan qui a repris d'importants territoires dans et autour du Haut-Karabagh. Moscou a obtenu des adversaires un cessez-le-feu, mais des affrontements éclatent régulièrement dans cette région et à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
Plusieurs discussions ont eu lieu pendant quatre jours début mai à Washington entre des délégations arménienne et azerbaïdjanaise. Le 14 mai, Ilham Aliev et Nikol Pachinian s'étaient en outre retrouvés à Bruxelles lors de négociations sous l'égide de l'UE. Moscou considère que seule la base légale apportée par sa médiation permettra un retour de la paix.