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La Norvège devait revoir sa police sans arme, mais les attentats de Paris sont passés par là

Quelques jours seulement après avoir annoncé la fin du port d’arme temporaire pour la police, suite aux évènements de Paris, le ministre de la Justice norvégien a annoncé que cette décision serait remise en cause, peut être de façon permanente.

«Le directeur de la police a décidé que la transition visant le désarmement de la police a été décalé au 1er décembre à minuit. D’ici là, l’armement serait maintenu tel qu’il a été jusqu’à présent» pouvait-on lire dans un communiqué du ministère de la Justice .

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Le changement a été décidé suite à une réunion d’urgence entre la direction de la police, la police criminelle Kripos, et le PST, les services de renseignement norvégien. Quelques heures avant les attaques terroristes ayant visé la ville de Paris vendredi soir, la direction de la police de Norvège avait annoncé qu’elle mettrait un terme au port d’arme par ses agents, mesure temporaire ayant court depuis novembre 2014.

Dimanche, le ministre de la Justice Anders Anundsen a déclaré à VG taht qu’il avait demandé à réaliser une nouvelle évaluation des menaces suite aux attaques de Paris : «A la lumière des tragiques évènements survenus en France, j’ai demandé au directoire de la police de reconsidérer la décision de mettre fin au port d’arme, ainsi que de réaliser, en relation avec le PST, une nouvelle évaluation des menaces encourues» a-t-il déclaré.

Lundi, le ministre de la Justice a affirmé qu’il était peut-être temps que le pays commence à «vivre dans le monde réel» et considère à avoir une police armée de façon permanente. «La question est de savoir si nous sommes arrivés au point où nous devons renoncer au luxe d’avoir une police désarmée» a-t-il confié à la télévision public NRK. «Il est extrêmement important que nous ne voyons pas seulement ce qui peut être une situation idéale, car nous vivons dans un monde réel ».

Hadja Tajik, députée et chef de file du parti travailliste norvégien, a vivement critiqué Amundsen, l’accusant de chercher à instrumentaliser les évènements tragiques de Paris pour faire passer l’un des objectifs de son parti recherché depuis longtemps, malgré le fait que le parlement ait voté contre il y a quelques mois. «J’ai espéré que le parti du progrès ne cède pas à la tentation après les attaques terroristes qui ont touché la France. Mais il n’a fallu que trois jours pour que Amundsen n’utilise cette tragédie pour parler du port d’arme permanent». Elle a précisé que, selon elle, armer la police ne rendrait pas la Norvège plus sûre face au terrorisme : «la France a, et avait avant les attaques, une police armée» a-t-elle déclarée.