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Les autorités norvégiennes veulent mettre des bâtons dans les roues des réfugiés afghans

La semaine dernière, le ministère de l’immigration norvégien a envoyé un tweet pour prévenir que les Afghans célibataires qui essaient de venir en Norvège à vélo risquent d’être renvoyés en avion en Afghanistan s’ils viennent y demander l’asile.

Le fait de de venir en Europe par la route de l’Arctique est une alternative plus sûre et moins chère que les canots utilisés par les trafiquants en mer Méditerranée. De plus en plus de migrants, grâce au bouche à oreille et aux réseaux sociaux, empruntent ce chemin pour entrer sur le continent.

Mais la législation à la frontière est quelque peu particulière : la Russie interdit de la franchir à pied, et la Norvège donne des amendes aux conducteurs qui aideraient les réfugiés à la franchir en voiture. Afin de contourner la loi, certains ont donc mis en place un commerce rentable de vélos d’occasions au travers du nord-ouest de la Russie, imposant aux demandeurs d'asiles de pédaler dans le froid pour accéder à la Norvège.

Au poste frontière norvégien, des centaines de vélos, qui n’ont parfois été utilisés que pour faire quelques centaines de mètres, s’entassent. Ils sont mis dans de grandes bennes afin d’être recyclés. En effet, la plupart des vélos utilisés pour passer la frontière ne sont pas conformes à la législation norvégienne, qui impose des freins à l’avant et à l’arrière, ainsi qu’un numéro de série sur le cadre.

Mais si les autorités norvégiennes sont enclins à accueillir les réfugiés de guerre syriens, elles sont de plus en plus réticentes à accorder l'asile aux migrants afghans, qu'elles compte en effet renvoyer à Kaboul par avion dans le cas où ils traverseraient eux aussi la frontière russo-norvégienne à vélo.

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Dans un entretien avec VG samedi, le Premier ministre norvégien Erna Solberg a déclaré : «J’enverrai un signal clair si ses dossiers sont rapidement traités, afin que ceux qui ne doivent pas rester soit renvoyés. Par exemple, nous renvoyons les hommes afghans célibataires à Kaboul». La Norvège pense que le flux d’Afghans venant par la route de l’Arctique cessera lorsque les migrants comprendront qu’un retour en Russie n’est pas une option, et que seul s’offre à eux un retour en Afghanistan. «Il est important d’envoyer ce signal», a précisé Erna Solberg.

La Norvège a prévu d'accueillir 33 000 demandeurs d'asiles d'ici à 2016, soit un nombre trois fois supérieur à celui de ces dernières années. D'autres pays nordiques tels que la Finlande ou la Suède ont eux aussi entamé des efforts afin d'essayer de réduire l'attractivité de leurs pays aux yeux des réfugiés, face à la pression des partis d'extrême droite qui sont de plus en plus présents dans la vie politique de ces pays. Le Danemark a par exemple diminué ses prestations sociales destinées aux demandeurs d'asile de 50% depuis le mois de septembre.

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