Des représentants de communautés autochtones de 12 nations du Commonwealth se sont adressés au souverain britannique Charles III par lettre, réclamant des excuses officielles, des réparations financières ainsi que la restitution d'objets culturels qui leur ont été spoliés. Ensemble, ils ont uni leur voix pour aider leurs populations à se «remettre de plusieurs siècles de racisme, d'oppression, de colonialisme et d'esclavage».
La lettre a notamment été signée par des dirigeants autochtones d'Australie, où les premiers peuples ont été chassés de leurs terres, soumis au travail forcé et massacrés lors d'affrontements sanglants avec les colons. Des leaders de plusieurs communautés des Caraïbes l'ont également signée.
Si le roi Charles a intensifié ses efforts pour nouer le dialogue avec les représentants autochtones ces dernières années, soulignant que la couronne devait «reconnaître les torts qui ont façonné [leur] passé», la lettre l'implore d'aller plus loin.
Un génocide sous leur surveillance, estime l'avocate et Aborigène Hannah McGlade
Selon Hannah McGlade, avocate et Aborigène, la question des réparations financières devient une constante des revendications autochtones. «Nous voyons de plus en plus de membres de communautés autochtones demander des réparations à la famille royale» pour les torts subis par leurs peuples, explique-t-elle à l'AFP. «Un génocide s'est produit sous leur surveillance», estime l'avocate.
La lettre a également été signée par des leaders de communautés autochtones du Canada, de Nouvelle-Zélande et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Soixante-dix ans après Elizabeth II, le Royaume-Uni se prépare à couronner son nouveau roi, le 6 mai prochain. Des dizaines de milliers de personnes, Britanniques et touristes, sont attendues le long du trajet qu'effectueront en carrosse Charles et Camilla entre le palais de Buckingham et l'abbaye de Westminster. Environ 2 300 personnes ont été invitées à la cérémonie, dont une centaine de chefs d'Etat.