Dans une interview accordée au quotidien conservateur argentin La Nación et publiée le 10 mars, le pape François s’est de nouveau prononcé contre la théorie du genre, qui postule que le genre est une construction sociale. «L'idéologie du genre, aujourd'hui, est l'une des colonisations idéologiques les plus dangereuses», a déclaré le souverain pontife, alors interrogé sur le fait qu’on lui aurait demandé d’écrire un document sur ce thème.
«Pourquoi est-ce dangereux ? Parce que cela dilue les différences, qu'elle crée un monde où tout est égal, et que la richesse des hommes et des femmes et de toute l'humanité est la tension des différences», a développé le Saint-Père. Ainsi, évoquant le roman dystopique Le Maître de la terre, cette uniformisation du monde à laquelle participe la théorie du genre est à ses yeux «contraire à la vocation humaine».
Si le pape François se veut très compréhensif envers les personnes homosexuelles et transsexuelles, celui-ci s’oppose à toute promotion des études de genre auprès des plus jeunes.
Une «colonisation idéologique»
«C'est une chose qu'une personne ait ces tendances, et même change de sexe, mais c'est autre chose d’enseigner cela dans les écoles. On veut changer les mentalités», avait-il déclaré à des journalistes en octobre 2016, de retour d’une tournée dans le Caucase.
En juillet 2016, lors d’un entretien avec des évêques polonais, le pape François avait aussi lancé : «Pourquoi enseigne-t-on cela ? Parce que les livres sont ceux des personnes et des institutions qui te donnent l’argent. Ce sont les colonisations idéologiques, soutenues aussi par des pays très influents. Et ça, c’est terrible !»
Une «parole légère et infondée», lui avait rétorqué depuis Paris Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’Education nationale sous François Hollande, estimant le chef de l’Église romaine «victime de la campagne de désinformation massive menée par les intégristes».