Lors d'une manifestation ce 1er mars à Tel-Aviv contre la réforme réforme judiciaire portée par le gouvernement israélien, au cours de laquelle plusieurs rues et voies de circulation ont été bloquées, la police a utilisé des canons à eau et des grenades assourdissantes, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des policiers à chevaux ont également tenté de disperser la foule.
Dans un communiqué, la police a indiqué avoir arrêté 39 personnes pour troubles à l'ordre public. Onze manifestants blessés ont été pris en charge à l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv, a déclaré le porte-parole de cet établissement à l'AFP.
«Le droit de manifester n'est pas le droit de bloquer le pays», a réagi dans la soirée de ce 1er mars le Premier ministre Benjamin Netanyahou lors d'une conférence de presse à Jérusalem. Selon lui, les manifestants ont franchi «une ligne rouge». «Un pays souverain ne peut pas tolérer l'anarchie», a-t-il ajouté. Il avait apporté plus tôt ce même jour son soutien aux policiers.
Restrictions à la destitution du Premier ministre et peine de mort pour les terroristes
Cette nouvelle manifestation intervient alors que la Knesset (le Parlement israélien), réuni en séance plénière,e a adopté en lecture préliminaire, ce 1er mars, une nouvelle loi dans le cadre de la reforme de la justice, que ces détracteurs jugent anti-démocratique. Cette réforme avait été annoncée début janvier par le gouvernement que Benjamin Netanyahou a formé en décembre avec des partis de droite radicale et des formations ultra-orthodoxes juives.
Les députés ont adopté par 62 voix contre 20 sur les 120 que compte le Parlement, un projet de loi qui vise à restreindre les possibilités de destitution d'un Premier ministre. Celle-ci ne sera possible que si au moins 90 députés y sont favorables et seulement en cas d'inaptitude physique ou mentale. Selon la procédure, la proposition doit passer par une commission du Parlement, qui décidera de la soumettre à un vote en première lecture.
Selon les détracteurs de la réforme, elle vise à réduire l'influence du pouvoir judiciaire au profit du pouvoir politique, menaçant l'équilibre des pouvoirs et le caractère démocratique de l'Etat d'Israël. Mais Benjamin Netanyahou et son ministre de la Justice Yariv Levin l'estiment nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, que le Premier ministre et ses alliés jugent politisée.
Les députés ont par ailleurs adopté en lecture préliminaire un texte de loi visant à infliger «la peine de mort aux terroristes», par 55 députés contre 9. La peine capitale pour les terroristes est depuis longtemps réclamée par certains députés de droite radicale, mais elle n'a jamais trouvé suffisamment de soutien pour devenir une loi.
Le texte aurait toutefois peu de chances d'être adopté en Israël – où la peine de mort n'a été appliquée qu'une fois par la justice civile, à l'encontre du criminel de guerre nazi Adolf Eichmann, en 1962 – les formations ultra-orthodoxes étant enclines, pour des raisons religieuses, à voter contre.