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Urgence humanitaire au Yémen, l'ONU a besoin de 4,3 milliards de dollars

Ravagé par la guerre, le Yémen connaît l'une des pires crises humanitaires au monde. L'ONU estime qu'il faut lever 4,3 milliards de dollars pour aider plus de 17 millions de Yéménites. Une conférence de donateurs a lieu à Genève le 27 février.

L'ONU a besoin de 4,3 milliards de dollars cette année pour venir en aide à des millions de personnes dans un Yémen ravagé par la guerre. Une conférence de donateurs se tiendra le 27 février à Genève pour tenter de lever les fonds.

Les organisations d'aide humanitaire ont besoin de cet argent pour venir en aide à 17,3 millions de personnes au Yémen où la guerre a déjà fait des centaines de milliers de morts depuis 2015 et plongé le pays le plus pauvre de la péninsule arabique dans une des plus graves crises humanitaires au monde. La crise climatique ajoute encore à la gravité de la situation.

Plus de famine au Yémen ?

Les montants record d'aide pour faire face aux multiples crises actuelle demandent des efforts herculéens aux pays donateurs, reconnaît l'organisation internationale, qui souligne que «sans ce soutien durable à l'opération d'aide au Yémen, la vie de millions de Yéménites sera en jeu et les efforts pour mettre fin au conflit une fois pour toutes, seront encore plus difficiles».

«La communauté internationale a le pouvoir et les moyens de mettre fin à cette crise. Et cela commence par financer intégralement notre appel et s'engager à débourser les fonds rapidement», a déclaré le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, qui sera présent le 27 février à Genève pour une conférence co-organisée avec la Suède et la Suisse.

«Ensemble, inversons enfin le cours de la souffrance. Donnons de l'espoir au peuple yéménite», a-t-il insisté, dans le communiqué.

En 2022, l'ONU a obtenu plus de 2,2 milliards de dollars, permettant d'assister près de 11 millions de personnes à travers le pays chaque mois, avec de la nourriture, mais aussi de quoi s'abriter ou encore du matériel éducatif. 

Vers la fin de l'année dernière les statistiques ont montré des progrès (le nombre de personnes en situation de famine passant de 161 000 à zéro, selon l'ONU). Les belligérants s'étaient accordé sur une trêve qui a couru d'avril à octobre l'année dernière.

«Mais ce progrès reste extrêmement fragile et pourrait rapidement s'inverser», met en garde l'ONU, si l'argent venait à manquer.

«Bien qu'il soit essentiel de maintenir des activités vitales», rappelle l'organisation, il faut aussi «des investissements durables et à grande échelle pour reconstruire et restaurer le Yémen».

«Cela contribuera à réduire la souffrance des personnes à long terme – ainsi que l'ampleur et le prix de l'appel humanitaire», souligne encore le communiqué.

Le conflit qui ravage le Yémen oppose les forces gouvernementales, appuyées depuis 2015 par une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite, aux rebelles Houthis, proches de l'Iran. Les insurgés contrôlent la capitale Sanaa et de larges pans du territoire dans le nord et l'ouest du pays.