Ce 9 février, le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé publiquement «une autre preuve des crimes de guerre flagrants du régime de Kiev», en référence à une vidéo ayant circulé sur Internet, montrant selon lui «un néonazi ukrainien tirer à bout portant sur un prisonnier de guerre russe allongé sur le sol, les bras levés, en criant le salut», qu'il qualifie sans ambages de «nazi», «"Gloire à l'Ukraine"». Selon la même source, trois prisonniers de guerre auraient été fusillés.
Le Comité d'enquête de la Fédération de Russie, indique le ministère, «a déjà déclaré enquêter sur les nouveaux témoignages vidéo des crimes de guerre de Kiev».
En outre, la diplomatie russe souligne avoir déjà attiré l’attention de la communauté internationale et des organisations spécialisées «sur les crimes de guerre de Kiev, dénonçant les violations du droit humanitaire international par les autorités ukrainiennes». Elle pointe également la «responsabilité» des puissances occidentales alliées de l'Ukraine, qui auraient «créé» le régime «nazi» de Kiev et «éduqué une génération d'Ukrainiens obsédés par la haine et la supériorité nationale». «Et combien honteux est le silence des organisations internationales dédiées, qui ont sacrifié professionnalisme et objectivité au désir de marquer des points aux yeux des Etats-Unis et d’autres pays occidentaux», s'indigne encore le ministère russe des Affaires étrangères.
Pour rappel, la Russie a lancé fin février 2022 une opération militaire en Ukraine, en faisant valoir notamment la nécessité de «dénazifier» l'Ukraine et de porter secours aux populations du Donbass, dont les autorités locales étaient en guerre contre le pouvoir central ukrainien depuis 2014, à la suite du coup de Maïdan. Kiev et ses alliés occidentaux, de leur côté, dénoncent une guerre d'invasion ne répondant à aucune provocation ukrainienne.
Accusations mutuelles de crimes de guerre
Depuis le lancement de l'offensive russe, Moscou et Kiev se sont mutuellement accusés de crimes de guerre – en particulier : de multiples bombardements visant la population civile. En avril 2022, le porte-parole du Haut commissariat aux droits de l'homme de l'ONU avait également accusé l'armée russe d'avoir mené des bombardements pouvant «relever des crimes de guerre» – la Russie, de son côté, a toujours assuré ne pas cibler les civils. En avril également, l'ONG Amnesty International avait affirmé que les forces de Kiev s'étaient servies d'infrastructures civiles telles que des écoles ou des hôpitaux comme bases, en faisant des cibles, violant ainsi le droit humanitaire international.
Par ailleurs, les autorités russes ont déjà dénoncé depuis le début du conflit des exécutions sommaires de prisonniers de guerre russes par les forces ukrainiennes.