Le nombre d'entrées irrégulières dans l'Union européenne a augmenté en 2022 de 64% par rapport à l'année précédente, atteignant le niveau le plus élevé depuis 2016, a indiqué le 13 janvier l'Agence européenne des frontières, Frontex.
Selon l'agence, 330 000 entrées irrégulières ont été enregistrées en 2022, dont 45% sur la route des Balkans. Le nombre de ressortissants syriens concernés a pratiquement doublé, pour atteindre 94 000 entrées.
Une forte augmentation pour la deuxième année consécutive
«Il s'agit de la deuxième année consécutive avec une forte augmentation du nombre d'entrées irrégulières», a déclaré Frontex dans un communiqué, ajoutant que les Syriens, les Afghans et les Tunisiens représentaient ensemble 47% des entrées irrégulières en 2022.
Sur la route des Balkans occidentaux, 145 600 passages ont été enregistrés, soit une hausse de 136% par rapport à l'année précédente. Les Syriens, les Afghans, ainsi que les Turcs ont fait partie des nationalités les plus représentées dans ces franchissements. Cette voie de passage est celle qui préoccupe le plus les autorités européennes, la Commission ayant présenté début décembre un «plan d'action» pour faire face à l'augmentation des entrées par ce flanc oriental.
La route de la Méditerranée centrale, deuxième la plus empruntée, a quant a elle vu le nombre de passages dépasser 100 000, soit une hausse de plus de 50%. Frontex note que cette route a connu le plus fort afflux de migrants en provenance de la Libye depuis 2017, avec un nombre de Tunisiens particulièrement élevé.
Pour ce qui concerne les traversées de la Manche, Frontex a recensé environ 71 000 traversées irrégulières en 2022 (additionnant celles qui ont réussi et celles qui ont échoué), soit une hausse de 37% par rapport à l'année précédente, malgré les tentatives du gouvernement britannique pour les dissuader.
Enfin, environ 10% des entrées irrégulières ont été effectuées par des femmes et environ 9% par des mineurs, selon les chiffres de Frontex.
En juin 2022, l'agence européenne avait fait état d’une augmentation du nombre d'entrées irrégulières de 82% entre janvier et mai, comparé à la même période de l'année passée, sans tenir compte des migrants ukrainiens entrant dans l'UE par des passages frontaliers.