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Manifestation d'Arméniens du Haut-Karabagh contre le blocage du corridor de Latchine par des Azéris

Des Arméniens de la région contestée du Haut-Karabagh ont protesté ce 25 décembre contre le blocage par des activistes azéris du corridor de Latchine, seule route qui permet le lien avec l'Arménie.

Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés ce 25 décembre à Stepanakert, la principale ville du Haut-Karabagh, contre le blocage d'un axe vital vers l'Arménie, a constaté un journaliste de l'AFP. 

Depuis près de deux semaines, des activistes azerbaïdjanais bloquent le corridor de Latchine, la seule route qui relie la région montagneuse du Nagorny Karabakh à l'Arménie, disant protester contre des mines illégales dans la région.

Erevan accuse Bakou de vouloir provoquer une «crise humanitaire», ce que l'Azerbaïdjan rejette, assurant qu'il est toujours possible de circuler sur cet axe.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont affrontés au début des années 1990, lors de la dislocation de l'URSS, pour contrôler le Haut-Karabagh, une enclave à majorité arménienne ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan. 

Ce premier conflit, qui a fait 30 000 morts, s'était soldé par une victoire arménienne. Mais l'Azerbaïdjan a pris sa revanche lors d'une deuxième guerre qui a coûté la vie à 6 500 personnes à l'automne 2020 et a permis à Bakou de reprendre de nombreux territoires

Le 24 décembre, la population de Stepanakert s'était montrée inquiète face à une situation jugée «grave». 

Cessez-le feu précaire

Ce nouveau regain de tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a suscité de vives inquiétudes sur la scène internationale.

Ce 25 décembre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a fait savoir qu'une réunion tripartite entre le président russe Vladimir Poutine – qui agit en médiateur – et les dirigeants azerbaïdjanais Ilham Aliev et arménien Nikol Pachinian, n'était pas prévue en début de semaine en marge d'un sommet régional à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie).

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a, de son côté, appelé à l'apaisement entre les deux pays lors d'une rencontre à Moscou le 23 décembre avec son homologue azerbaïdjanais, boycottée par Erevan. «Il est indispensable de faire baisser au plus vite la tension», avait déclaré le haut diplomate lors d'une conférence de presse.

Toujours le 23 décembre, le président français Emmanuel Macron avait appelé son homologue azerbaïdjanais à permettre la «libre circulation» entre l'enclave séparatiste et l'Arménie.