Le président russe Vladimir Poutine tient ce 21 décembre un discours devant le Collège du ministère russe de la Défense à Moscou. L'occasion pour lui de faire le point sur les principaux objectifs et défis attendant l'armée russe.
Poutine salue l'héroïsme des forces russes
Le dirigeant russe est notamment revenu sur le déroulement de l'«opération militaire spéciale» qui suit son cours en Ukraine, et a dénoncé : «Aujourd'hui, le potentiel militaire de pratiquement tous les pays de l'OTAN est utilisé contre la Russie.» Il a néanmoins promis d'assurer la sécurité pour les citoyens de tout le pays, y compris des nouveaux territoires qui ont récemment adhéré à la Fédération de Russie.
Vladimir Poutine a salué l'héroïsme des soldats russes, qui se battent selon lui «comme les héros des guerres précédentes», dont la Seconde Guerre mondiale.
Le dirigeant russe a souligné que Moscou avait tenté de se rapprocher des pays occidentaux à la chute de l'URSS, mais que cette politique s'était soldée par un échec. «La Russie a tout fait pendant des années pour construire des relations fraternelles avec l'Ukraine, mais rien n'a fonctionné», note-t-il, tout en précisant continuer à considérer le peuple ukrainien comme frère.
Au sujet de la dérive néo-nazie observée selon lui en Ukraine, Vladimir Poutine a reconnu l'existence de tels groupes en Russie, mais a souligné que les autorités tentaient de lutter contre ceux-ci, alors que des manifestations néo-nazies avaient lieu de façon totalement publique en Ukraine.
Sur un plan plus général, Vladimir Poutine a précisé que Moscou allait continuer à renforcer son potentiel militaire, jugeant nécessaire de développer l'usage des drones dans tous les domaines militaires. Il a enfin affirmé que la Russie continuerait à maintenir et développer son arsenal nucléaire, justifiant : «C'est la principale garantie de la souveraineté de la Fédération de Russie.»
Moscou n'est pas la cause du conflit en Ukraine, selon Choïgou
Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a lui aussi pris la parole, débutant lui aussi par un point sur l'offensive russe en Ukraine. «Ce n'est pas la Russie qui est la raison du conflit en Ukraine», a-t-il fait remarquer, soulignant que c'était le coup d'Etat mené en 2014 et le soutien occidental à celui-ci qui étaient à la base du conflit actuel. Il a rappelé les récentes révélations d'Angela Merkel et de l'ancien président Petro Porochenko, prouvant selon lui que les forces de l'OTAN avaient préparé le conflit avec la Russie.
«On ne sait pas ce que vont devenir les armes envoyées à l'Ukraine [par l'Occident]», a notamment dénoncé le ministre, soulignant l'aide militaire croissante des pays de l'OTAN, et en particulier des Etats-Unis, à Kiev. Il a par ailleurs déploré le silence des médias occidentaux au sujet des bombardements effectués par Kiev sur les populations civiles, notamment à Donetsk, dénonçant notamment des actes «terroristes» des forces ukrainiennes.
Sergueï Choïgou a fait état d'informations selon lesquelles des combattants nationalistes ukrainiens exécuteraient des membres des forces ukrainiennes tentant d'échapper au combat.
Il a souligné que les forces russes menaient pour leur part des frappes de «haute précision» sur les infrastructures militaires ukrainiennes, ajoutant que des mesures étaient prises pour «éviter la mort de citoyens ukrainiens».
D'après le ministre russe, ses forces ont libéré l'équivalent de cinq fois le territoire que contrôlaient les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk avant le lancement de l'offensive russe, le 24 février.
Sergueï Choigou a en outre jugé «nécessaire» d'augmenter les effectifs de l'armée russe à 1,5 million de militaires, ce à quoi Vladimir Poutine a marqué son accord.
Abordant la multiplication des sanctions à l'encontre de Moscou, Sergueï Choïgou a analysé : «Les Etats-Unis tentent d'utiliser la situation pour maintenir leur domination mondiale et affaiblir ses alliés en Europe.»