Une grève générale a été décrétée en Cisjordanie occupée et des manifestations se sont tenues le 20 décembre dans de grandes villes palestiniennes à la suite du décès, lié à un cancer, d'un combattant palestinien emprisonné depuis 20 ans en Israël.
Dans la matinée, les services carcéraux israéliens ont annoncé le décès dans un hôpital près de Tel-Aviv de Nasser Abou Hamid, âgé de 50 ans, emprisonné depuis 2002 et condamné à la prison à vie par la justice israélienne pour «meurtres et tentatives de meurtres» au cours de la seconde Intifada (2000-2005).
A Ramallah, Naplouse, Hébron et Bethléem, des commerces ont fermé leurs portes après l'annonce du décès de cette figure du Fatah, mouvement laïc du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Des écoliers sont rentrés chez eux dans de nombreux villages et les rassemblements se sont multipliés, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des responsables palestiniens accusent Israël de «négligences»
Nasser Abou Hamid avait été diagnostiqué l'an dernier d'un cancer du poumon, pour lequel il était traité par le système de santé israélien. Mais des responsables palestiniens ont accusé Israël le 20 décembre de «négligences» dans les soins.
«Je pleure en mon nom, en celui de notre gouvernement et de tout le peuple palestinien, le chef martyr Nasser Abou Hamid, décédé à la suite de la politique de négligence médicale délibérée de l'administration pénitentiaire» israélienne, a déclaré le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh.
Ce décès est un «grave crime» contre les «détenus» et le «peuple palestinien», a soutenu le Hamas, mouvement islamiste rival du Fatah et au pouvoir dans la bande de Gaza, où s'est également tenue une manifestation.
«Nous remercions Dieu car il a choisi un martyr parmi nous. Nous remercions aussi Dieu car nous avons été en mesure de le voir pour lui dire au revoir. Cela a été un moment difficile [...] je lui ai dit: fils, que Dieu te protège», a déclaré à l'AFP sa mère, Latifa Abou Hamid.
Cinq autres frères de la famille Abou Hamid ont été emprisonnés en Israël pour leur rôle dans des violences. Et un sixième avait été tué en 1994 lors de heurts avec l'armée israélienne.
Nasser Abou Hamid avait été le premier des ex-collaborateurs de Marwane Barghouthi cités à la barre lors du procès en 2003 de ce ténor du Fatah, toujours emprisonné en Israël pour son rôle dans différents attentats anti-israéliens pendant la seconde Intifada.
«Ce n'est pas un tribunal. Je ne suis pas prêt à participer à cela. Je ne parlerai que devant un tribunal international», avait-il alors déclaré, en hébreu.