International

«Scandale»: le président colombien s'insurge contre la détention de l'ex-président péruvien Castillo

Gustavo Petro, le président colombien, a estimé que l'incarcération du président déchu péruvien Pedro Castillo était un «scandale». Il a également demandé «l'ouverture d'un dialogue politique», alors que les manifestations se poursuivent au Pérou.

Le président colombien Gustavo Petro a estimé le 16 décembre qu'il était scandaleux que la justice péruvienne maintienne en détention l'ancien président du Pérou Pedro Castillo, dont la destitution et l'arrestation ont embrasé le pays.

Au Pérou, «un président élu par le peuple se retrouve en détention préventive, ce qui me semble être un scandale», a déclaré Gustavo Petro à la presse. Interrogé sur une éventuelle reconnaissance de Dina Boluarte, l'ancienne vice-présidente de Castillo qui lui a succédé le 7 décembre, le chef de l'Etat colombien a nié avoir échangé «avec le gouvernement de substitution». «Nous attendons que les droits humains de chacun soient respectés, y compris ceux du président élu par le peuple», a-t-il encore ajouté.

Petro prône «l'ouverture d'un dialogue politique»

La Cour suprême du Pérou a décidé le 15 décembre de maintenir Pedro Castillo en détention jusqu'en juin 2024. Il est poursuivi pour «rébellion» et «conspiration» après ce que ses adversaires ont qualifié de coup d'Etat manqué.

Des milliers de personnes sont descendues dans la rue à travers le Pérou pour demander sa libération, la dissolution du Congrès et des élections anticipées. Les manifestations ont déjà fait 18 morts, notamment lors d'affrontements avec des militaires, mobilisés dans le cadre de l'état d'urgence national.

«Je crois que l'ouverture d'un dialogue politique est nécessaire. Si la Colombie peut rendre possible ce grand dialogue social et politique au Pérou, nous le ferons», a déclaré Gustavo Petro qui, avec les présidents de gauche du Mexique, d'Argentine et de Bolivie, a soutenu Pedro Castillo. «Je ne peux pas prédire la suite des événements au Pérou. J'espère qu'ils arrêteront de tuer», a-t-il ajouté.

L'ancien chef de l'Etat péruvien, un enseignant rural d'origine modeste qui a passé un an et demi au pouvoir, entendait notamment dissoudre le Parlement et gouverner par décret. Ceci à cause de l'opposition qui ne lui permettait pas de faire son travail et du traitement raciste qui lui était réservé, a-t-il justifié. Il avait été arrêté alors qu'il tentait de trouver refuge dans l'ambassade du Mexique à Lima.