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Les députés croates refusent que des soldats ukrainiens soient formés sur leur sol

Le Parlement croate a rejeté la proposition du gouvernement visant à accueillir sur son sol des soldats ukrainiens afin de les former alors que l'UE a annoncé une vaste mission d'entraînement dans différents Etats membres.

Le gouvernement croate n'a pas réussi, le 16 décembre, à convaincre le Parlement de voter pour accueillir des soldats ukrainiens en vue de les former dans ce pays des Balkans, à l'issue de débats clivants.

L'Union européenne a annoncé le lancement de la plus grande mission d'entraînement militaire de son histoire, qui vise à former et entraîner 15 000 soldats ukrainiens dans différents Etats membres pour les aider dans le conflit avec la Russie.

60% de la population opposé à cette mesure

Le sujet a divisé la classe politique du petit pays membre de l'UE et de l'OTAN. Le président Zoran Milanovic a répété à l'envi son hostilité au projet, arguant qu'il «impliquerait la Croatie dans la guerre plus qu'il n'est nécessaire». «Cela signifie faire venir la guerre en Croatie. Nous sommes justes et solidaires et c'est tout», a déclaré le président, dont le rôle est honorifique mais qui est le chef des armées.

Le Premier ministre conservateur Andrej Plenkovic, dont le gouvernement est favorable à l'accueil d'une centaine de soldats ukrainiens, a accusé le président d'avoir des «opinions prorusses». La décision revient «à choisir entre l'Ukraine et le régime [du président russe Vladimir] Poutine», a-t-il expliqué. 

Mais seuls 97 députés sur 151 ont voté pour le projet, soit moins que la majorité des deux tiers nécessaires à son adoption. Des élus défavorables au programme ont affirmé qu'il ferait de la Croatie une «cible» pour Moscou. 

Selon un récent sondage, près de 60% des Croates s'opposent à l'accueil de soldats ukrainiens, contre 30% qui y sont favorables. 

Le centre principal de la mission européenne sera situé en Pologne et un quartier général secondaire installé en Allemagne. La mission est prévue pour une durée initiale de deux ans et devrait coûter environ 60 millions d'euros (62 millions de dollars) par an.