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Macron s'insurge contre les «scénarios de la peur» liés aux coupures de courant programmées

Le président français s'en est pris à l'opposition, qui s'inquiète des conséquences des éventuelles coupures d'électricité cet hiver. Le chef de l'État estime qu'il faut que tout le monde reste «uni» face à cette situation.

Emmanuel Macron a critiqué le 6 décembre «les scénarios de la peur» partagés par l'opposition face aux risques de coupures d'électricité cet hiver, en assurant que la France allait «tenir» si chacun faisait «son travail». 

«Stop à tout ça ! Nous sommes un grand pays, nous avons un grand modèle énergétique, nous allons tenir cet hiver malgré la guerre. Et je demande à chacun de faire son travail», a déclaré le président en arrivant à un sommet européen à Tirana, en Albanie. «Les scénarios de la peur, pas pour moi! On reste tous unis et on avance», a conclu Emmanuel Macron, qui a également jugé «stupide» le «débat» qu'il avait «entendu ces dernières heures».

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait déjà assuré que les coupures d'électricité n'étaient pas «inéluctables» cet hiver si les Français faisaient des «petits gestes supplémentaires». «Nous avons la pleine capacité collectivement d'éviter tout risque de coupure, quelles que soient les conditions hivernales», a encore affirmé Olivier Véran, qui s'est dit certain de «pouvoir éviter le pire». «Collectivement, on a commencé à réduire notre consommation électrique», a ajouté le représentant du gouvernement.

Le cas des respirateurs artificiels

Ce qui n'a pas empêché l'opposition de vivement critiquer le gouvernement et les possibles coupures d'électricité. 

«Les gens qui sont sous respirateur artificiel et dont la vie est mise en cause par l'arrêt de ce respirateur artificiel ne sont pas essentiels au gouvernement», s'est indignée la chef de file des députés Rassemblement national, Marine Le Pen, en conférence de presse, en dénonçant des coupures qui montrent «l'extraordinaire régression de notre pays». 

La crise énergétique est la conséquence «des errements de petits politiciens qui n'ont pas été des hommes d’État», a jugé sur CNews Eric Ciotti, en course pour la tête du parti Les Républicains.

La députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau a suggéré sur BFMTV de couper l'électricité «dans des infrastructures extrêmement consommatrices comme les aéroports» ou les supermarchés mais de «garder les écoles ouvertes», estimant que la «colère des personnes en très grande précarité et qui ont froid chez elles» est «inouïe».

«Les coupures, c'est Macron. La responsabilité du gouvernement et de Macron est totale. Ils n'ont pas fait le travail sur la sobriété, les rénovations thermiques et les renouvelables», a dénoncé le député de la France insoumise Matthias Tavel.

En point presse à l'Assemblée, le député communiste Sébastien Jumel a fustigé la «communication chaotique», «infantilisante» et «culpabilisante» de l'exécutif sur ces éventuelles coupures, jugeant le gouvernement «seul responsable de la situation énergétique dans laquelle on est».

Le 3 décembre, Emmanuel Macron avait déjà appelé les Français à ne «pas paniquer» face aux risques de coupures d'électricité, jugeant même qu'elles pourraient être évitées si la consommation était baissée de 10%.

Le gouvernement, qui anticipe «tous les scénarios» en cas de pénurie d'électricité, a transmis le 30 novembre une circulaire aux préfets pour qu'ils préparent leurs départements à «des coupures d’électricités ciblées et programmées», selon le document.