Alors que la perspective de coupures de courant programmées au plus fort de l'hiver sont envisagées, l'opposition voit dans cette situation un déclassement inédit de la France, où l'approvisionnement énergétique est traditionnellement garanti.
«La France ne se contente pas d'accueillir le tiers-monde : elle devient le tiers-monde», a ainsi raillé le chef du parti Reconquête Eric Zemmour.
Le gaulliste Nicolas Dupont-Aignan a abondé dans la thématique du tiers-monde : «Etre en 2022 et ne pas pouvoir fournir de l’électricité à sa population… Nous sommes devenus un pays du tiers-monde», s'est-il indigné.
Côté Rassemblement national, le même type de discours a été tenu par le président de la formation politique Jordan Bardella.
«Petit rappel politique pour que les Français sachent qui remercier – notamment – quand on va leur couper l’électricité cet hiver. Les présidents François Hollande et Emmanuel Macron qui ont cédé aux « écologistes » ne devront pas être oubliés dans nos chaleureux remerciements», a pour sa part déclaré le magistrat et ancien candidat UDI aux législatives Charles Prats.
«Les Français vont donc subir de plein fouet en 2022/23 les conséquences des jeux politiques de la gauche depuis tant d’années… Et la guerre en Ukraine n’y sera pas pour grand-chose», a-t-il encore écrit dans un autre tweet.
Mais les critiques ne se sont pas bornées à la droite : «Imaginez, vous vivez dans la 6ème puissance économique et un matin pas d'électricité, écoles fermées, vous devez choisir entre garder vos enfants et toucher votre salaire», a ainsi écrit la députée LFI Caroline Fiat, qui a dénoncé «le déclin de la France, 5 ans et 1/2 après l'arrivée d'Emmanuel Macron».
«En France, 6ème puissance mondiale, on en est à risquer des coupures d’électricité, notre hôpital public est saturé, les prix ne cessent d’augmenter ! Tout ne peut pas être mis sur le dos de la guerre en Ukraine !», a renchéri son collègue Alexis Corbière.
«Menaces aberrantes de coupure de courant dans les écoles : on hésite entre l’incompétence énergétique ou le cynisme politique pour faire accepter les hausses de prix de l’énergie», a déclaré l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royale pour sa part.
Le gouvernement d’Elisabeth Borne a présenté une série de mesures pour faire face à d'éventuelles coupures d'électricité cet hiver, en raison d'une production historiquement basse du parc nucléaire, qui inquiètent les usagers. Les coupures de courant seront programmées et ciblées (deux heures consécutives maximum avec des délestages confirmés la veille) en cas de surcharge du réseau électrique, ce qui serait «inédit» en France selon RTE.
Emmanuel Macron a évoqué l'éventualité de coupures de courant le 3 décembre, déclarant que celles-ci pouvait être évitées si la consommation était baissée de 10% selon le plan présenté par le gouvernement. «Pas de panique, ça ne sert à rien», a-t-il tenté de rassurer sur TF1 au terme de son voyage d’Etat de trois jours aux États-Unis.
«Si tous ensemble nous tenons le plan de sobriété qui a été présenté par le gouvernement, c'est-à-dire de réduire d'environ 10% par rapport à notre consommation habituelle [...] alors oui nous pourrons passer même avec un mois de décembre et un mois de janvier froid cette période, ça dépend de nous», a-t-il encore assuré.