Le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB) a rendu public un communiqué le 24 novembre annonçant avoir «prévenu une tentative des services spéciaux ukrainiens d’effectuer un acte de sabotage et de terrorisme sur le gazoduc» sur lequel opère South Stream Transport.
«Les agents du FSB ont confisqué 4 mines magnétiques, 4 kilogrammes de plastiс explosif, des fusées à retard, 593 000 roubles et des moyens de communication contenant une correspondance et des négociations avec un superviseur des services spéciaux de l'Ukraine, des instructions pour l'assemblage et l'installation d'un engin explosif, ainsi que pour le transfert de fonds, et les coordonnées des lieux d’un acte de sabotage dans la région de Volgograd», a fait savoir le FSB, précisant que des «citoyens russes impliqués» avaient été arrêtés.
Le service fédéral a également expliqué avoir «ouvert une information judiciaire».
Interrogé le même jour à ce sujet, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré que les présidents Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan envisageaient de renforcer les mesures de sécurité autour du gazoduc TurkStream, reliant la Turquie à la Russie, et dont une partie est administrée par South Stream Transport. «Cette nécessité existe, parce qu'il y a une menace potentielle», a-t-il déclaré.
Les gazoducs : un enjeu crucial depuis le début du conflit ukrainien
Depuis le début de l'opération militaire russe en Ukraine, le 24 février, les gazoducs acheminant le gaz de Russie vers l'Europe sont devenus un enjeu important du conflit. En effet, la Russie accuse le Royaume-Uni d'être à l'origine des explosions ayant endommagé en septembre les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, construits pour acheminer du gaz russe en Europe.
Déjà le 1er novembre, Dmitri Peskov avait expliqué avoir des «preuves que la Grande-Bretagne est impliquée dans le sabotage, autrement dit dans l’attentat contre une infrastructure énergétique vitale» que sont les gazoducs Nord Stream 1 et 2, demandant à ce que ces actes ne restent pas «sans réponse».
A la mi-novembre, le procureur suédois en charge de l'enquête avait confirmé que les gazoducs avaient bien été sabotés, assurant : «Les analyses qui ont été réalisées montrent des restes d'explosifs sur plusieurs des objets étrangers découverts.»
Dmitri Peskov avait fait remarquer, le 18 novembre, que «le fait même que des données aient déjà commencé à paraître en faveur de la confirmation d'un sabotage ou d'un attentat, on peut l'appeler comme on veut, confirme une fois de plus les informations dont la partie russe disposait et dispose toujours».
«Il est très important de ne pas s'arrêter là», avait-il ajouté, précisant qu'il fallait «identifier ceux qui sont derrière cette explosion».