La Suède, qui avait annoncé le lancement d'une enquête conjointe avec l'Allemagne et le Danemark pour éclaircir l'origine des multiples fuites de Nord Stream, a fait part d'un premier constat à l'issue d'inspections lancées il y a quelques jours. La Russie n'a pas été conviée à cette enquête.
«Nous pouvons constater qu'il y a eu des détonations près de Nord Stream 1 et 2 dans la zone économique exclusive suédoise, qui ont entraîné d'importants dégâts sur les gazoducs», a déclaré ce 6 octobre le procureur spécial en charge, côté suédois, de l'enquête.
«Les inspections sur les lieux du crime ont renforcé les soupçons de sabotage aggravé. Des saisies ont été faites sur place qui vont être examinées», a-t-il ajouté dans un communiqué. Pour l'heure, Stockholm, n'a fourni aucune précision sur la façon dont ont été menées les inspections sous-marines. Mis en place le 3 octobre, un périmètre de plusieurs kilomètres pour interdire l'accès au site a été levé.
Le Kremlin juge «regrettable» la mise à l'écart de la Russie
La piste du sabotage est évoquée depuis plusieurs jours par différentes parties dont la Russie. Moscou, qui a fait remarquer que ces incidents allaient à l'encontre de ses intérêts et de ceux des pays européens tout en bénéficiant aux Etats-Unis, appelle régulièrement à faire la lumière sur l'identité des auteurs de ces sabotages.
Le 5 octobre, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine avait soutenu lors d'une conférence de presse la nécessité de mener une enquête «avec la participation de la Russie».
Mais ce 6 octobre, le Kremlin a annoncé par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, avoir reçu des informations «via les canaux diplomatiques officiels [...] selon lesquelles la partie russe, actuellement, ne devrait pas être impliquée dans l’enquête». Et le porte-parole de souligner : «Nous avons partagé, via les canaux diplomatiques également, notre point de vue selon lequel cette position est, pour nous, profondément regrettable [...] Il est impossible de faire une enquête objective sans la partie russe.»
Pour l'heure, l'identité des responsables des sabotages des deux gazoducs n'a pas été établie. Cités par TASS, les renseignements russes ont expliqué détenir des éléments appuyant la thèse d'une implication occidentale dans les dommages causés aux gazoducs Nord Stream qui, selon un rapport de l'ONU, ont été déclenchés par une charge explosive de grande envergure.