Elon Musk a lancé un nouveau sondage le 23 novembre sur le rétablissement des comptes suspendus de Twitter, après une précédente consultation directement effectuée sur la plateforme qui l'a conduit à accueillir à nouveau l’ancien président américain Donald Trump.
«Est-ce que Twitter devrait offrir une amnistie générale aux comptes suspendus, tant qu'ils n'ont pas enfreint la loi ou envoyé des spams de façon scandaleuse ?», a-t-il demandé aux usagers du réseau social. Près de 2,5 millions de comptes s'étaient déjà prononcés ce 24 novembre, largement en faveur du «oui».
Le nouveau propriétaire et directeur général de Twitter a déjà réhabilité le 19 novembre le compte de l'ancien président américain Donald Trump, banni du réseau social après les événements du Capitole à Washington en janvier 2021. «Le peuple s'est exprimé. Trump va être rétabli», avait-il tweeté après que 15 millions de comptes ont répondu à ce sondage, dont 51,8% en faveur du «oui».
Gagner la confiance des gens
Le patron de Tesla et SpaceX a expliqué à maintes reprises avoir racheté Twitter parce qu'il considère la plateforme comme la «place publique numérique» essentielle à la démocratie dans le monde. Il estime que la modération des contenus pratiquée jusqu’à son arrivée était trop restrictive, nuisant à la liberté d'expression.
L'Arcom exprime sa «vive inquiétude»
Cette vision fait craindre à certains, notamment du côté de l’Union européenne, des abus en termes de désinformation ou d’expression de propos haineux sur le réseau social. Le régulateur français de la communication audiovisuelle et numérique, l'Arcom, a ainsi exprimé le 22 novembre sa «vive inquiétude» quant à la «capacité de Twitter à maintenir un environnement sûr pour les utilisateurs de son service» dans un courrier officiel adressé à la direction du réseau social.
Des marques ont déjà suspendu leurs dépenses publicitaires, dont Twitter dépend à 90% pour ses revenus. L'entrepreneur a d'abord tenté de les amadouer, promettant notamment de ne prendre aucune décision sur le rétablissement de comptes bannis avant la création d'un «conseil de modération des contenus avec des points de vue très divers».
«Une large coalition de militants sociaux et politiques était d'accord pour ne pas essayer de tuer Twitter en asséchant nos recettes publicitaires à cette condition», avait-t-il tweeté le 22 novembre. Mais ceux-ci auraient ensuite «rompu l'accord», a-t-il expliqué à propos de ce rétablissement des comptes de plusieurs personnalités évincées de la plateforme pour avoir enfreint ses règles.
La gestion d’Elon Musk depuis son rachat du réseau social suscite la controverse, qu’il s’agisse des licenciements massifs décidés dès son arrivée, du lancement chaotique de nouvelles fonctionnalités ou encore de sa manière de s’exprimer via son compte aux 118 millions d’abonnés, à grands renforts de memes (images parodiques et détournements), d’émoticônes, de provocations et parfois d'attaques personnelles.
«Avec le temps, à mesure que nous traçons notre chemin vers la vérité, Twitter va gagner la confiance des gens», a assuré le patron de Tesla et de Space X le 23 novembre.