A la tête de Twitter depuis seulement quelques jours, Elon Musk a défendu bec et ongles ses projets phares le 6 novembre, dont le lancement prochain d'un abonnement payant pour les utilisateurs désirant la fameuse marque bleue d'authentification.
«La vérification étendue à tous va démocratiser le journalisme et donner plus de pouvoir au peuple», a-t-il ainsi tweeté, estimant que Twitter devait devenir «de loin la source d'information la plus fiable sur le monde». «C'est notre mission», a-t-il déclaré.
Pour ce faire, Elon Musk entend s'appuyer sur les «Notes de la communauté» (anciennement Birdwatch), une sorte de «fact checking» réalisé par les utilisateurs eux-mêmes. Le multimilliardaire peine à rassurer certaines associations, annonceurs et forces politiques, qui font valoir que sa position de défense de la liberté d'expression pourrait créer un déferlement de discours de haine et de désinformation sur le réseau.
L'ONU réclame de la liberté d'expression... mais pas trop
L'ONU est notamment intervenue sur le sujet par l'intermédiaire du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme Volker Türk, qui a pressé le nouveau propriétaire de Twitter Elon Musk de s'assurer que six principes fondamentaux, dont la liberté d'expression, la protection de la vie privée et la garantie de la transparence, seraient respectés sur le réseau social.
Volker Türk a toutefois modéré ce qu'il entendait par «liberté d'expression», qui ne doit pas être selon lui «un laissez-passer», soutenant par exemple que la propagation virale de fausses informations, «comme celle observée lors de la pandémie de Covid-19 en rapport avec les vaccins» avait entraîné «des dommages dans le monde réel». Selon lui, «Twitter a la responsabilité d'éviter d'amplifier les contenus qui portent atteinte aux droits des personnes».
«Il n'y a pas de place pour la haine qui incite à la discrimination, à l'hostilité ou à la violence sur Twitter», a-t-il poursuivi, affirmant que «le discours de haine s'est répandu comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux... avec des effets terribles et en mettant des vies en danger».
Musk rappelle qu'il se conformera à la loi
Elon Musk, qui se dit «absolutiste de la liberté d'expression», a expliqué à plusieurs reprises que cette liberté ne pouvait pas contrevenir à la loi : «Par "liberté d'expression", j'entends simplement ce qui est conforme à la loi. Je suis contre la censure qui va bien au-delà de la loi.»
De quoi rassurer l'Union européenne, dont le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton rappelait encore récemment : «En Europe, l'oiseau volera selon nos règles européennes.»