«Jusqu'ici, nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord sur une réaction de l'Organisation du traité de sécurité collective (OSTC) à l'agression azerbaïdjanaise contre l'Arménie», a déploré Nikol Pachinian. Dans son discours d'introduction au sommet du Conseil de l'OSTC qui se tenait à Erevan à partir du 23 novembre, le Premier ministre arménien a affirmé que l'organisation avait échoué à défendre son pays face à l'Azerbaïdjan voisin.
Il a jugé «accablant» que l'appartenance de l'Arménie à l'OTSC, et même le fait qu'elle en détienne la présidence tournante depuis deux ans, n'aient «pas pu contenir l'agression azerbaïdjanaise». «Cela porte un préjudice énorme à l'image de l'OTSC, à la fois dans notre pays et à l'étranger», a-t-il ajouté.
Pour le Kremlin, la tâche principale et l'accord sur un traité de paix
«Paсhinian a refusé de signer la déclaration du Conseil de sécurité collective de l'OTSC», a rapporté Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, à l'issue de la première journée du sommet de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) à Erevan. Toutefois, ce dernier ne doute pas que «l'Arménie restera membre de l'organisation».
Créée en 2002 à la suite du Traité de sécurité collective de 1992, l'OSTC réunit plusieurs ex-républiques soviétiques, dont la Russie est la puissance centrale. L'organisation, dont la vocation est politico-militaire, entendait renforcer «la paix internationale et régionale».
Aussi Peskov a-t-il défendu l'OTSC, jugeant l'organisation «nécessaire» et ses services «très demandés» pour régler des conflits régionaux. Pachinian a d'ailleurs reconnu l'efficacité de l'OTSC à assurer «l'ordre public» au Kazakhstan.
«Il est très important que l'Arménie et l'Azerbaïdjan se mettent d'accord sur un traité de paix» a martelé Dmitri Peskov: «c'est notre tâche principale. Et nous devons tous faire le maximum d'efforts pour (...) qu'elle soit réalisée», a-t-il ajouté.
Pachinian s'est entretenu dans la soirée avec le président russe Vladimir Poutine, présent lui aussi au sommet, pour évoquer notamment le problème du Haut-Karabagh.
Le conflit entre Bakou et Erevan est lié à des disputes territoriales, notamment dans le Haut-Karabagh, une région montagneuse peuplée majoritairement d'Arméniens qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan au début des années 1990 avec l'aide de l'Arménie. Une première guerre avait alors fait plus de 30.000 morts.
La dernière, en 2020, a fait plus de 6.500 morts dans les deux camps et s'était terminée par une déroute militaire arménienne et un accord de paix parrainé par Moscou. Des heurts ont régulièrement lieu depuis, comme en septembre, lorsque 286 combattants ont été tués.
L'Arménie a demandé en septembre de l'aide militaire de l'OTSC et de Moscou, conformément à l'accord réglementant les activités de l'alliance.