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Poutine : Moscou a utilisé les données de l’armée syrienne libre pour frapper Daesh

La Russie coopère avec l’armée syrienne libre qui a partagé ses renseignements sur les cibles de Daesh pour que les avions russes les détruisent, a déclaré le président russe lors d’une interview.

Dans cette interview accordée aux agences de presse Interfax et Anadolu news publiée vendredi, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie qualifiait de «fiables» ces informations sur la localisation des terroristes en Syrie.

«Nous avons travaillé avec l’Armée syrienne libre (ASL). L’aviation russe a effectué sept frappes aériennes contre des cibles identifiées par l’ASL. Nous avons exclu les régions que des commandants de l’ASL avaient indiquées comme celles sous leur contrôle», a indiqué Vladimir Poutine.

Il a souligné que cela «prouve encore une fois que nous ne bombardons pas la soi-disant opposition modérée ou la population civile».

Le président russe a fait remarquer que tous «les risques et conséquences potentiels» des frappes aériennes russes en Syrie avaient été «soigneusement calculés à plusieurs reprises» et que «toutes les ressources nécessaires pour l’opération, financières et technologiques, ont été attribuées à l’avance».

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L’homme fort du Kremlin a noté que la durée de la campagne de frappes aériennes russes en Syrie dépendrait des résultats de l’offensive de l’armée syrienne contre les terroristes.

«Un objectif clair a été défini pour les forces russes, elles doivent apporter un soutien aérien à l’offensive de l’armée syrienne, c’est pourquoi la durée de l’engagement de nos soldats dépendra du moment auquel ce but sera atteint», a-t-il expliqué.

Vladimir Poutine a exprimé la volonté russe de coopérer avec la coalition dirigée par les Etats-Unis en Syrie, même si Washington s’est dispensé d’obtenir une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU autorisant l’emploi de la force. Les Etats-Unis n’ont en effet pas reçu de demande officielle émanant des autorités syriennes avant de procéder à leurs frappes aériennes.

«Nous sommes prêts à coopérer avec Washington malgré le fait que les opérations américaines violent le droit international», a déclaré le président russe. Le Kremlin avait, de son côté, informé officiellement Washington au moment d’entamer sa campagne de frappes aériennes en Syrie.

«Nous espérions au moins une coordination étroite avec les militaires et les experts…malgré les différences fondamentales entre les approches russe et américaine de la crise syrienne», a-t-il regretté le président russe.

Malgré la menace commune que posent les terroristes et les groupes extrémistes dans la région, «la réaction des partenaires américains et occidentaux était assez retenue», a fait remarquer Vladimir Poutine.

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