«Cette alliance n'aurait tout simplement pas existé si vos politiciens avaient pris une décision à l'époque. La décision que nous demandions» : dans une intervention lors d'une conférence organisée par le quotidien israélien Haaretz ce 24 octobre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a critiqué la position de neutralité d'Israël dans la conflit ukrainien, estimant qu'elle avait permis une alliance entre Moscou et Téhéran.
En effet selon lui, le rapprochement Russie-Iran a été possible après «la décision [israélienne] de "ne pas déranger" le Kremlin» dès 2014 à la suite du rattachement de la Crimée via un référendum, de façon selon lui à préserver les bonnes relations diplomatiques entre les deux pays.
Le président ukrainien a par ailleurs accusé l'Iran d'avoir accepté de livrer des drones à la Russie, en échange d'une «aide russe au programme nucléaire iranien». «Probablement, c'est exactement ça le sens de leur alliance», a-t-il supposé. De son côté, Téhéran a fermement démenti avoir fourni à Moscou des armes qui seraient utilisées dans le cadre de son offensive en Ukraine.
«Nous n'avons toujours pas de système de défense aérien et de défense antimissile moderne et efficace qui pourrait sécuriser notre ciel. C'est pourquoi la Russie espère utiliser la terreur dans les airs pour compenser les pertes au sol», a-t-il poursuivi, affirmant qu'«en huit mois de guerre, la Russie a utilisé près de 4 500 missiles contre [l'Ukraine]».
Plus tôt ce 24 octobre, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, avait échangé avec son homologue ukrainien, Oleksiï Reznikov, lui indiquant qu'Israël ne fournirait pas de «systèmes d'armement» à l'Ukraine.
La question d'un éventuel soutien de Tel-Aviv à Kiev, appelé de ses vœux depuis des mois par Volodymyr Zelensky, est au centre des débats depuis quelques jours, alors que des élections législatives à l'issue incertaine en Israël, prévues le 1er novembre. A tel point que le 17 octobre, l'ancien président russe Dmitri Medvedev avait mis en garde l'Etat hébreu contre des livraisons d'armes à l'Ukraine. Une telle mesure «détruira» les relations avec la Russie avait-il averti, rappelant au passage que Kiev honorait des collaborateurs complices des nazis, tel que Stepan Bandera.
Deux jours plus tard, le 19 octobre, Benny Gantz assurait que la politique de Tel-Aviv à l'égard de Kiev ne changerait pas, à savoir apporter un soutien humanitaire mais pas de systèmes d'armement.